Un ancien enquêteur de l’Agence nationale américaine de sécurité, Wayne Madsen, qui a passé huit jours sur place pour enquêter sur les circonstances exactes du décès, le 2 février dernier, de l’auteur du livre The Big Bamboozle Philip Marshall, a contesté la thèse officielle du suicide lors d’une entrevue radiophonique avec Kevin Barrett.
Philip Marshall a été trouvé mort chez lui avec ses deux enfants, tous tués par balle. Un voisin avait trouvé les trois corps (plus celui de leur chien) dans une maison laissée porte ouverte, chose inhabituelle pour un auteur de livres portant sur des questions aussi sensibles. Madsen a également expliqué dans l’interview que l’ordinateur de Marshall n’a toujours pas été localisé, et qu’il avait de plus confié à un ami qu’il travaillait sur un quatrième livre comportant des révélations encore plus « choquantes ».
Philip Marshall a été pilote de Boeing pendant plus de vingt ans, et avait publié en novembre 2012 un livre-enquête, The Big Bamboozle : 9/11 And the War on Terror (La grande tromperie : le 11 septembre et la guerre au terrorisme), documentant l’implication des autorités saoudiennes dans l’entraînement des quatre pilotes responsables des attentats du 11 septembre 2001. Marshall a piloté des Boeing 727, 737, 747, 757 et 767 à titre de capitaine et était convaincu, en raison de son expérience, que les quatre pirates de l’air avaient dû bénéficier d’une formation poussée, dans des conditions réelles et au-delà de celle qu’ils avaient reçue dans les écoles de pilotage habituellement citées dans les médias, et ce jusqu’aux derniers jours avant les attentats.
Marshall avait conclu que ces séances d’entraînement supplémentaire n’auraient pu avoir lieu que sur la base de Pinal Airpark, située entre Las Vegas et Tucson en Arizona, et souligne que seuls les quatre pilotes chargés de mener les attaques avaient été envoyés à Las Vegas au cours des six derniers mois précédant les attentats. Des Boeing 757 et 747 étaient disponibles sur place au moment de leur séjour, et ce site est connu pour avoir été utilisé par des agents de la CIA et des entreprises privées de mercenariat comme Blackwater.
Marshall ajoute que nombre de Saoudiens étaient sur place ou plus largement dans le pays à l’époque des attentats, dont des membres de la famille Ben Laden et plus particulièrement plusieurs membres de l’entourage du prince Turki al Faisal, l’ancien ministre des renseignements saoudien. Lui-même avait séjourné près de Las Vegas et se trouvait dans le pays le jour même des attentats.
Marshall écrit que des pilotes-instructeurs auraient pu bénéficier de la couverture fournie par cette vaste suite princière pour entrer et sortir du pays sans être interrogés. A titre d’exemple, il souligne que le Prince Bandar, alors ambassadeur d’Arabie saoudite aux Etats-Unis et actuel dirigeant des services de renseignement saoudien, était le chef de son unité de chasseurs lorsqu’il était dans les forces aériennes saoudiennes dans sa jeunesse, et que deux agents saoudiens opérant à San Diego et en contact avec les terroristes du 11 septembre, Bayoumi et Bassan, étaient attachés à la Direction de l’aviation civile saoudienne.
Ces quelques éléments montrent, ainsi que de nombreux autres développés dans le livre, qu’une telle opération ne pouvait pas avoir été montée par une organisation terroriste clandestine, aussi riche et organisée soit-elle, mais qu’il fallait des moyens que seul un pays bénéficiant d’une large couverture diplomatique, de services de renseignements sophistiqués et de nombreux contacts pouvait mobiliser.
Quant aux raisons pour une telle implication des saoudiens, Marshall cite un document publié par la PNAC (Projet pour un nouveau siècle américain), intitulé « Reconstruire les défenses de l’Amérique », en particulier le passage où on explique que « la transformation prendrait un long moment – nonobstant quelque événement catastrophique ayant un effet catalyseur – comme un nouveau Pearl Harbour ».
De plus, en blâmant les attaques sur Osama ben Laden, on pourrait par la suite justifier une politique de guerre préventive contre l’Irak (qui n’avait pourtant rien à voir avec ben Laden), et éventuellement la Syrie et l’Iran, des pays traditionnellement opposés à la culture Wahhabite et ne partageant pas la même vision géopolitique sur l’avenir de l’Asie centrale.
Dans l’introduction de son livre, Marshall montre comment la version finale du Rapport d’enquête parlementaire sur le 11 septembre a été rédigée de manière à passer sous silence le rôle saoudien, en particulier par l’omission du chapitre classifié de 28 pages (retiré du rapport par l’administration Bush) consacré exactement à cette question. Marshall était en contact non officiel avec l’ancien Sénateur Bob Graham, et ancien co-président de la Commission conjointe d’enquête du Congrès américain, qui a exigé à de multiples reprises la publication de ces 28 pages. Une chose qu’a refusé de faire Barack Obama en dépit des promesses qu’il avait faites personnellement aux familles des victimes des attentats lors de sa campagne de 2008.
source: Solidarité & Progrès
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