vendredi 26 août 2011

FUKUSHIMA = ZONE INTERDITE ET CONDAMNÉE!

Pas de retour dans la zone d’exclusion de Fukushima officiellement inhabitable. Pour l’instant, le rayonnement est 29 fois supérieur à Hiroshima

Le gouvernement japonais va enfin admettre que les radiations ont rendu inhabitable la région entourant Fukushima. Mais ce n'est qu’un élément d'un tableau bien plus désastreux.



Un rayon de 20 km autour de Fukushima devient une "Zone interdite"
Un "no man's land" se met en place autour de la centrale accidentée de Fukushima. Un rayon de 20 km a été évacué jeudi et désigné "zone interdite" pour éviter que des habitants n'y reviennent.

Le rayon d’évacuation de 20 km mis en place autour de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima va devenir zone interdite, afin d’éviter que des personnes évacuées y retournent en dépit de risques élevés pour la santé, a annoncé le gouvernement japonais jeudi.

Le Premier ministre a fait cette annonce à l’occasion d’une visite dans la région de cette centrale endommagée le 11 mars par un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant, qui ont entraîné la mort ou la disparition d’environ 28.000 personnes. Quelque 80.000 habitants ont été évacués de ce rayon de 20 km.


CONTRÔLE STRICT!

L’interdiction, qui devrait devenir effective dans la nuit de jeudi à vendredi, vise à permettre un contrôle strict de la zone. En inspectant plusieurs milliers de maisons, la police a découvert que plus de 60 familles y vivaient toujours en dépit des risques liés aux radiations.

"Nous avons demandé aux résidents de ne pas entrer dans cette zone dans la mesure où il y a un énorme risque pour leur sécurité", a souligné Yukio Edano, porte-parole du gouvernement, au cours d’une conférence de presse. "Aujourd’hui, nous avons décidé de la classer +zone en état d’urgence+ en vertu de la loi sur les catastrophes", a-t-il précisé.

Chaque famille réfugiée hors de ce périmètre aura cependant le droit, dans les semaines à venir, d’envoyer l’un de ses membres, durant deux heures seulement, pour récupérer des biens abandonnés dans son ancien domicile. Il devra être équipé de vêtements de protection et d’un dosimètre individuel pour mesurer la radioactivité.


ZONE INTERDITE POUR DES DÉCENNIES AUTOUR DE FUKUSHIMA!!!

Dans le périmètre évacué autour de la centrale nucléaire de Fukushima, des zones seront interdites pendant plusieurs décennies.

Parmi les 80.000 personnes évacuées de la préfecture de Fukushima, dans le périmètre de 20 km autour de la centrale, certaines ne pourront pas revenir avant plusieurs décennies, a prévenu le gouvernement japonais. D’après les informations publiées par le Yomiuri Shimbun, un périmètre de 3 km autour de la centrale de Fukushima Daiichi restera interdit d’accès même lorsque le blocage sera levé pour la zone d’évacuation de 20 km. L’annonce officielle de cette décision devrait intervenir dans les jours qui viennent, selon la presse japonaise.

Les dernières mesures de radiations effectuées par le MEXT, ministère de l’éducation, des sciences et de la technologie, le niveau de radiation demeure trop élevé en certains points, comme à Okumamachi ou Futabamachi, où un résident serait exposé à plusieurs centaines de millisieverts en une année (jusqu’à plus de 500 mSv), soit beaucoup plus que la limite annuelle d’exposition fixée par les autorités japonaises à 20 mSv (qui correspond à la dose maximale annuelle fixée pour les travailleurs du nucléaire en temps normal, la limite étant de 1mSv pour la population générale en France).

Déclarée zone d’évacuation au moment de l’accident à la centrale de Fukushima Daiichi, le 12 mars, le périmètre de 20 km autour de la centrale a ensuite été transformé fin avril en territoire interdit. Au mois de mai, certains habitants ont pu revenir sous bonne garde, pour prendre quelques affaires (lire le reportage de Marie Linton et Guillaume Bression). Officiellement, le retour des habitants évacués n’interviendra que lorsque la situation à la centrale de Fukushima Daiichi sera de nouveau sous contrôle, ce qui va demander encore plusieurs mois.

[MEDIUM]Les dernières nouvelles du Japon sont mauvaises et convergent toutes vers une catastrophe environnementale qui va impacter non seulement le Japon et les pays limitrophes, mais aussi le monde.[/MEDIUM]

Il est constaté que la pollution environnementale par les contaminants radioactifs est en cours et globalement monte en charge, ceci vient d’obliger l’Union européenne à revoir en catimini à la hausse, par la publication d’une Ordonnance d’urgence, les valeurs (normes) des irradiations admissibles notamment dans la nourriture, afin d’éviter une pénurie alimentaire (News en cours).

In situ, il ne fait plus aucun doute que le réacteur de l’unité 1 de Fukushima est entré en fusion, TEPCO, l’a admis officiellement hier. Il est logique de supposer que les autres sont peut être dans le même processus. Si TEPCO fait actuellement des recherches de traces de plutonium dans la mer au large du site c’est aussi un très mauvais signe.

TEPCO a donné hier les chiffres des contaminants disséminés, les quantités sont phénoménales. Pour la première fois aussi hier, le gouvernement japonais a diffusé les chiffres des valeurs des radiations cumulées, et évidement, ils sont très mauvais, la situation ne pourra pas s’éterniser pour la population dans certaines zones très vastes.

L’autre réalité c’est la contamination par les particules, pareillement pour la première fois hier les grands médias commencent à diffuser des imageries explicatives concernant la contamination radioactive externe et interne par les particules, il était effectivement incroyable de voir depuis un mois notamment des personnes circulant en véhicules dans les zones contaminées sans protection particulière NBC et ensuite les véhicules intégrés dans la circulation normale sans décontamination.

Ceci a engendré une extension des zones contaminées et une dissémination des particules radioactives contaminantes.
Le bouclage total des zones décidé hier par le gouvernement est une décision trop tardive qui va avoir des conséquences négatives sur les personnes et l’environnement.



Personne ne pourra revenir dans la zone d'exclusion autour de la centrale nucléaire de Fukushima qui a subi trois fusions de cœur de réacteurs et crache toujours des rayonnements. Le New York Times rapporte que le gouvernement annoncera bientôt que la zone d'exclusion est inhabitable, et pourrait le rester des décennies durant.

Le premier ministre devrait se rendre à Fukushima ce samedi pour annoncer officiellement aux anciens habitants que leurs maisons sont perdues. Ils ne peuvent pas retourner dans le périmètre de 12 miles (20 km) de rayon autour de la centrale nucléaire de Fukushima.

Ce qui a pris tant de temps peut seulement être décrit comme une machination politique. Les habitants ont dû partir à cause des radiations, dont on sait qu’elles contamineront pendant au moins des dizaines d'années. Il n’y avait aucune possibilité que les habitants puissent revenir. Pourtant, la fiction a été entretenue – la vie des gens a été suspendue pendant des mois – simplement pour que l'énormité de la catastrophe nucléaire de Fukushima puisse être cachée en attendant que les carrières politiques soient sécurisées et que les magouilles puissent assurer qu'il y aurait peu de résistance publique au projet de maintiens de l'énergie nucléaire.


NIVEAU CRITIQUE DE RADIATIONS AU JAPON

Al Jazeera rapporte que des scientifiques japonais et les médecins veulent un mandat national pour tester dans les aliments, l’eau, le sol et l'air, la radioactivité qui est actuellement toujours crachée par la centrale nucléaire polluée de TEPCO. Le Dr Tatsuhiko Kodama, professeur au Centre de recherche en sciences et technologies avancées et directeur du Centre des radio-isotopes de l'université de Tokyo, veut savoir : "Quelle quantité de matières radioactives a été libérée par la centrale ? Le gouvernement et TEPCO n’ont pas encore indiqué la quantité totale de radioactivité libérée."

Les installations de Kodama ont mesuré le rayonnement dans toute la nation japonaise. Leurs résultats sont effrayants. Ils ont constaté que, depuis le séisme, il y a plus de cinq mois,la quantité totale de radiation émise est supérieure à celle de 29 "bombes atomiques de type Hiroshima" ! La quantité d'uranium libéré équivaut à environ 20 bombes d'Hiroshima.

Il ne surprendra guère que Kodama pense que la réponse du gouvernement n'a pas été adéquate...

Considérez aussi que des niveaux de rayonnement supérieurs à 10.000 millisieverts [*] par heure ont été trouvés il y a juste quelques semaines. Jusqu’où se monte leur intensité est inconnu, car les compteurs Geiger ne peuvent pas enregistrer au-delà.

Al Jazeera rapporte que des médecins japonais soignent maintenant des patients pour des maux qu'ils pensent causés par les radiations. Le Dr Yuko Yanagisawa, de l’hôpital de Funabashi Futawa dans la préfecture de Chiba, a déclaré : "Nous avons commencé à voir des saignements nasals aigus, des cas de diarrhées rebelles, et des symptômes de type grippal chez des enfants. Nous sommes face à des situations nouvelles que nous ne pouvons expliquer avec le corps de connaissances sur lequel nous comptions sur jusqu'à présent."

La situation à l’installation nucléaire de Daiichi à Fukushima n'a pas encore été totalement stabilisée, et nous sommes incapables d’en voir la fin. Comme les matières nucléaires n'ont pas encore été fixées (encapsulated), le rayonnement continue à se propager dans l'environnement.

Les médecins sont consternés par la réponse du gouvernement : relever de 1 millisievert par an à 20 millisieverts par an la limite de rayonnement admise pour les enfants. Yanagisawa déclaré calmement : "Du point de vue médical, cela a provoqué une controverse. C'est certainement une question qui implique à la fois les expositions personnelles internes ainsi que les expositions à de faibles doses."

Kodama, un expert sur les effets internes du rayonnement, est consterné par le manque de réaction du gouvernement face à la radioactivité des aliments : "Bien que trois mois se soient déjà écoulés depuis l'accident, pourquoi même les choses élémentaires n'ont pas encore été faites ? Je suis très en colère et ça me met en rage.
Les radiations sont un grand danger pour les embryons chez des femmes enceintes, pour les jeunes, et les cellules très proliférantes des gens dont l'âge augmente. Même pour les adultes, les cellules très proliférantes, comme les cheveux, le sang et les cellules épithéliales de l’intestin, sont sensibles aux radiations."

Le directeur exécutif de Greenpeace Japon est catégorique : "Il est absolument scandaleux d'augmenter le niveau d'exposition pour enfants à vingt fois la limite maximale pour adultes. Le gouvernement japonais ne peut pas tout bonnement augmenter les limites de sécurité pour des raisons de commodité politique ou pour donner l'impression de normalité."

Mais, naturellement, c'est exactement ce que le gouvernement japonais a fait...

Le Dr Helen Caldicott, fondatrice et présidente de Physicians for Social Responsibility, lauréat du prix Nobel en 1985, est citée par Al-Jazira à propos de son inquiétude pour les générations futures : "Les éléments radioactifs pénètrent dans les testicules et les ovaires, et cela cause de maladies génétiques comme le diabète, la fibrose kystique, et l'arriération mentale. Il y a 2600 de ces maladies qui entrent dans nos gènes et sont transmises de générations en générations, pour toujours."

Le Dr Yanagisawa rajoute : "L’incidence du cancer augmentera sans aucun doute. Dans le cas des enfants, des cancers de la thyroïde et des leucémies peuvent commencer à apparaître après plusieurs années. Dans le cas des adultes, l'incidence des divers types de cancer augmentera sur plusieurs décennies.
L’exposition aux radiations est dite être sans effet immédiat, et après un cancer frappe – ce qu'est souffrir pendant longtemps de cette façon, seuls les survivants des bombardements atomiques peuvent vraiment le comprendre."

Déjà, quelques rescapés de Fukushima commencent aussi à comprendre...

Je suppose que citer la réaction du gouvernement japonais à tout ça sera considéré correct. Mais il ne s’agit pas d’une question de bord [politique]. C'est une question vitale et le gouvernement du Japon traite la vie de ses citoyens comme s’il s’agissait de pions sur un jeu d'échecs.

La vie des générations futures est en danger, et ils répondent par des faux-fuyants, sans même tenter des solutions. En fait, ils n'ont même pas répondu au rapport de Kodama sur les niveaux de rayonnement ; ils l’ont tout bonnement ignoré.

L'AMPLEUR DE LE DISSIMULATION...

Personne ne pense même aux rejets radioactifs dans l'océan et la nappe phréatique, ni aux nuages [radioactifs] qui ont voyagé autour de la Terre. En fait, où sont les rapports sur l'endroit où se dirige la radioactivité ? La vérité, c’est que le Japon n'est pas le seul impliqué dans la dissimulation. Toutes les nations industrielles du monde le sont.

En Zunie, il y a eu un tremblement de terre d'intensité 6,0 environ. Ne pensez pas que les centrales nucléaires s’en sont tirées les doigts dans le nez, car ce n’est pas le cas. Bloomberg a signalé que la centrale nucléaire de North Anna, exploitée par Dominion Resources, est passée sur les générateurs électriques diesel de secours quand l'alimentation à l’extérieur du site est tombée en rade le 23 août. L’un des quatre générateurs n'était pas opérationnel, car le séisme avait rompu la tubulure du liquide de refroidissement.

La centrale a été soi-disant construite pour résister à un séisme de précisément cette magnitude, et elle s’en est assez mal tirée. Et la réalité de l’histoire est pire que ça. Le tremblement de terre à Charleston en 1886, un séisme d'environ 7,0, fut bien plus fort. Pourtant, aucun projet n'a été fait pour qu’une centrale nucléaire résiste à un séisme supérieur à 6,0 – et, de toute façon, elle n'a pas vraiment pu le gérer.

Les capteurs sismiques ont été retirés de la centrale nucléaire de North Anna dans les années 90. Pour raison de compressions budgétaires. Ah ? Et Dominion Virginia Power, le propriétaire de la centrale, a prévu de rajouter un troisième réacteur sur le site. Il sera intéressant de voir si leur projet est accepté.

En juin, une centrale nucléaire située le long du Mississippi, est presque passée en situation de catastrophe, au moment où une inondation a presque submergé les piscines de barres de combustible usagé. L’eau a pu arriver à quelques centimètres. Si l’inondation avait recouvert les piscines, la radioactivité se serait répandue dans le Mississippi.

Par expérience personnelle, je puis rapporter qu’une autre centrale, Rancho Seco, près de Sacramento, en Californie, a été il y a 30 ans très près d’une fusion de cœur de réacteur. La cause n'avait pourtant rien à voir avec les catastrophes naturelles. La simple cupidité en était la raison. La compagnie propriétaire de la centrale avait choisi de ne pas faire la maintenance routinière nécessaire, de sorte qu'elle a pu présenter un plus grand profit. La responsabilité a été attribuée avec succès à la conception de la centrale, qui, assurément imparfaite, a rendu le manque d'entretien encore plus grave (egregious). Le public n'a jamais su l'ampleur de l'incident.

Les dernières nouvelles du Japon, les essentielles sont disponibles en live, (cliquez ici) : "CARTORADIATION"

Source : Sciences et Avenir.fr + http://www.centpourcentnaturel.fr/ + http://www.lematin.ch/ + http://www.crashdebug.fr + http://www.cartoradiations.fr

1 commentaire:

  1. Est ce que quelqu'un peut m'expliquer plus précisément, SVP, MERCI ?
    Je ne sais pas si j'ai bien compris :
    le noyau en fusion s'enfonce d' 1 mètre par jour dans le sol !!!
    + de 6 mois après, ça fait environ : 180 mètres ?
    MERCI

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