jeudi 22 août 2013

LA COMÈTE ISON COMMENCERA À ÊTRE VISIBLE DANS LES JOURS À VENIR...

Elle se trouve à moins de 500 millions de km du Soleil. Hubble a déjà photographié son superbe panache et nous devrions commencer à l'apercevoir dès la fin du mois d'août. Préparez vos télescopes...


La comète Ison vue par le télescope spatial Hubble en avril 2013 - Source: Nasa, Esa, Hubble, STSc/Aura.

Elle vient de très loin. Du nuage d’Oort, dont le nom semble tout droit sorti de l’heroic fantasy et qui se situe à la frontière du système solaire, à près d’une année-lumière (10.000 milliards de km) du Soleil. C’est très, très loin... Mille fois plus loin que Pluton. L’étoile la plus proche de nous, Proxima du Centaure, ne se trouve que quatre fois plus loin que le nuage d’Oort. C’est dire...

Les comètes, contrairement aux astéroïdes, sont constituées de glace et de poussières. D’où leur immense panache. Elles proviennent essentiellement de la ceinture de Kuiper, située au-delà de Neptune à environ 6 milliards de km du Soleil, et du nuage d’Oort, le berceau d’Ison. Les astronomes considèrent que les comètes ont joué un rôle essentiel dans la formation des planètes, il y a 4,5 milliards d’années. On pourrait aussi leur devoir une partie de l’eau qui se trouve sur Terre.


Découverte très récemment, le 21 septembre 2012 par Vitali Nevski and Artyom Novichonok de l’International Scientific Optical Network (ISON) près de Kislovodsk en Russie, la comète Ison mesure un peu moins de 5 km de diamètre et pèse entre 3 milliards et 3 milliards de milliards de kg... Son panache est la trace laissée par la perte de quelque 1.000 tonnes de CO2 et de 54.400 tonnes de poussières par jour...

Sa distance actuelle ne permet pas encore de connaître sa masse avec plus de précision. Sa vitesse est estimée à 80.000 km/h. Impossible également de déterminer la longueur de la queue d’Ison lors de son passage près de la Terre. Plus elle se rapprochera, plus sa brillance augmentera et elle culminera lors de son approche du Soleil.

Les calculs de trajectoire prévoient un passage au plus proche de notre étoile, soit à 1,1 million de km de sa surface, le 28 novembre 2013, ce qui en fait une comète dite «rasante». Ensuite... Tout dépendra de la capacité d’Ison à résister à la chaleur su Soleil à une distance 150 fois inférieure à celle de la Terre. Si elle survit, elle ne le devra qu’à la brièveté de son passage. 


La comète Ison vue par le télescope spatial Spitzer le 13 juin 2013 à deux longueurs d'ondes infrarouges différentes (3,6 et 4,5 microns) - Source: Nasa/Spitzer

Mais elle subira une forte évaporation et des forces de marée susceptibles de la fragmenter. L’effet de la gravité du Soleil pourrait même la désintégrer. Lorsqu’elle sera au plus près, en son point de périhélie, Ison devrait être soumise à une température de 2.700°C, soit 1.000°C de plus que la température de fusion de l’acier. Pour un bloc de glace et de poussières, l’épreuve sera terrible. Mais d’autres comètes y ont résisté dans le passé...

Pour nous, sur Terre, Ison sera visible deux fois, pendant son voyage aller et, surtout, peut-être, lors de son retour. Avant de croiser la Terre, la comète, qui se trouve aujourd’hui entre Jupiter et Mars, passera près de la planète rouge le 1er octobre 2013. La distance, de seulement 10,8 millions de km, devrait affecter sa trajectoire mais les astronomes en ont tenu compte. En moins de deux mois, Ison ralliera le Soleil. A son retour, elle croisera la Terre au plus près, c’est-à-dire à environ 60 millions de km.


La position de la comète Ison au premier juillet 2013. Source: Nasa-JPL

Ces prévisions répondent à la question que tout le monde se pose: existe-t-il un risque de collision avec la Terre? La réponse est non, à moins d’une grosse erreur dans le calcul de la trajectoire ou d’un événement imprévu capable de la modifier. Nous disposons d’une marge de sécurité assez confortable comme l’explique la Nasa qui prend toujours soin de désamorcer les vents de panique.


Reste la question de la luminosité d’Ison, paramètre essentiel pour la qualité du spectacle depuis la Terre. Dès le mois d’août 2013, elle devrait être visible à l’aide de petit télescope et de jumelles. Elle le sera à l’œil nu vers la fin du mois d’octobre. Ensuite, il sera de plus en plus difficile de la distinguer du Soleil dont elle se rapprochera sans cesse. Mais dès la fin du mois de décembre, en cas de survie, Ison devrait être visible dans l’hémisphère nord.


Le spectacle pourrait alors être au rendez-vous. Il faudra en profiter car Ison ne reviendra pas de sitôt nous rendre visite. Sa période orbitale est en effet de 900.000 ans... Rien à voir avec la comète de Halley qui pointe son nez tous les 76 ans et qui, après 1986, sera à nouveau visible en... 2061.

L’orbite d’Ison ressemble à celle de la grande comète de 1680 et les astronomes pensent qu’il s’agit peut-être de l’un de ses fragments.

On pourrait penser qu’Ison est la dernière chance de voir une comète dans le ciel pour bon nombre d’entre nous. Pas sûr. Sa détection tardive, l’an dernier seulement, montre que d’autres surprises peuvent très bien nous attendre.


La comète Ison vue par Hubble le 10 avril 2013 - A droite avec un traitement informatique. Source: Nasa, Esa, Hubble, STSc/Aura.

SELON LA NASA : La civilisation prendrait fin en novembre 2013!

L’information circule depuis 2011. Le directeur de la division héliophysique de la Nasa, le Dr Richard Fischer, annonçait pour l’année 2013 une tempête solaire géante. Le titre de ce billet est repris d’un des nombreux sites qui ont relayé l’info. Selon un autre site le degré de gravité imminente est maximal :

« Il y aura une immense tempête dans l’espace comme on en voit une seule fois dans une vie. Quelque part en 2013, le soleil va se réveiller d’un profond sommeil et provoquer des dégâts au moins équivalent à vingt fois ce qu’a produit l’ouragan Katrina d’un point de vue économique. (...) ... cette super tempête solaire va endommager dramatiquement les systèmes de services d’urgence, les équipements hospitaliers, les systèmes bancaires et les dispositifs de contrôle aérien, sans oublier les archives des ordinateurs domestiques. (...) ... des dégâts irréversibles et la paralysie de l’ensemble de tous les systèmes fonctionnant à partir de l’informatique. »

Le Dr. Fischer aurait ajouté devant un journaliste : « Nous savons avec certitude que cela va se produire... » 

Mais que vaut cette info ?

1. Il semble bien que le Dr Richard Fischer soit directeur à la NASA, et qu’il ait fait cette annonce devant la presse.

2. Il a cependant mis quelques conditionnels qui en atténuent la portée. Selon "The Indu" : « ... le réveil du soleil après un sommeil profond pourrait causer aux alentours de 2013 des dégâts économiques sur la planète 20 fois plus importants que l’Ouragan Katrina. » Pourrait : un zeste de prudence que les médias ne relaient quasiment pas. De même : « Nous savons qu’elle arrivera, mais nous ne pouvons prédire quand exactement ». Mais alors d’où vient la date de 2013 ?

3. Il semble bien que Richard Fischer et une collaboratrice aient parlé de 2013 comme d’une année à risque, parce que c’est l’année du pic d’activité maximal de l’actuel cycle solaire. Mes recherches dans plusieurs documents en anglais décèlent une possible confusion sur les propos précis du scientifique. Il semblerait qu’il lance plutôt une mise en garde sur les conséquences d’une méga tempête solaire sur notre civilisation dépendante de l’électricité. En 1989 le Québec avait été plongé dans le noir pendant 9 heures suite à une panne due à une tempête solaire. Mais il a survécu et le système bancaire n’a pas été détruit, ni l’activité des hôpitaux.

4. Le cycle solaire actuel est le plus faible depuis un siècle. Les pics attendus en 2013 ne viennent pas. Il y a actuellement peu de taches solaires à la surface de notre étoile.

5. On ne peut en aucun cas prédire la date et l’intensité d’une éruption solaire, ni sa direction, donc sa dangerosité. Un scientifique rigoureux peut décrire un phénomène déjà connu et indiquer une probabilité d’existence. Mais jamais il n’affirmera que les choses se passeront comme il le dit, du moins pour les événements à court terme (quelques années à quelques siècles) et pour lesquels il ne dispose pas de l’ensemble des paramètres.

La Terre n’est pas invulnérable. Nous commençons à bien le savoir. Qu’il s’agisse de tempêtes solaires, d’astéroïdes, de rayonnements cosmiques plus intenses, de changement climatique, de vulcanologie, divers événement peuvent modifier la vie. Cela s’est déjà produit à petite et à grande échelle.

Mais entre les propos réels d’un scientifique, les connotations ou la manière de présenter les choses, la manière dont des journalistes les entendent et les relatent, puis l’utilisation dramaturgique de certains, on en arrive à affirmer que la Terre sera détruite cette année. Internet est un faiseur de légendes.

Notons toutefois que la Nasa n’est pas totalement innocente. On lui doit quelques déclarations ambiguës et alarmistes. Elle lâche des informations dont l’écriture ou la teneur permettent des dérapages médiatiques, comme la fonte des 97% de la calotte du Groenland en 2012. L’agence américaine aurait besoin de visibilité pour obtenir plus de crédits.

Ah ben... Ce n’est pas nouveau. Aujourd’hui il y a deux manière efficaces de récolter l’argent public : faire peur ou victimiser. Le drame, réel ou imaginaire, rapporte....

Source : NASA, première agence de désinformation planétaire !

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