jeudi 28 mars 2013

INDIENS D'AMÉRIQUE : L'ULTIME GÉNOCIDE


Indiens d’Amérique : un génocide tranquille et presqu’achevé

Les États-Unis ne voient pas d’un bon œil que le sort des Indiens d’Amérique soit pour la première fois à l’ordre du jour des Nations-Unies. Car il s’agit de se pencher sur le sort d’une population de 2,7 millions d’habitants ravagés par une multitude de fléaux et dans des proportions effroyables. Mais qu’en attendre? Car la parole de ces exterminés est inaudible.

Un jour d’avril 1973, un militant noir américain pour les droits civiques, Ray Robinson, qui a longtemps suivi Martin Luther King, débarque à Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. Il souhaite apporter son soutien à la cause des « Native Americans », ainsi que l’on nomme les Indiens aux États-Unis, qui manifestent contre les injustices dont ils sont victimes dans le pays. Wounded Knee est un lieu emblématique et de sinistre mémoire. C’est là, en effet, que furent massacrés et jetés dans une fosse commune entre 150 et 300 hommes, femmes et enfants au matin du 29 décembre 1890, par le 7ème régiment de Cavalerie du Colonel James Forsyth. Sitôt arrivé dans ces lieux où résident toujours une petite communauté indienne, Ray Robinson appelle sa femme qui lui demande de rentrer à la maison, inquiète car elle sait que la situation sur place est explosive. Elle ne le reverra jamais. Après avoir reçue l’annonce de la mort de son époux, Cheryl n’a jamais pu savoir ce qui était arrivé à son mari ni où son corps avait été enterré. 

Voilà quelques jours, quarante ans plus tard, Cheryl a fait le voyage de Détroit à Sioux City pour témoigner de son histoire. Le gouvernement américain refuse toujours de communiquer sur le sort de son mari, officiellement parce que le cas est toujours en cours d’investigation par le bureau du FBI de Minneapolis. À Wounded Knee, plus personne ne se souvient de Ray Robinson. Une épisode parmi tant d’autres dans l’histoire des militants de la cause des Indiens d’Amérique, qui n’a jamais bénéficié d’un large soutien populaire et que beaucoup voudraient voir s’éteindre. 

Et de fait, cynisme et indifférence se conjuguent pour ensevelir année après année la mémoire des peuples indiens presqu’entièrement anéantis en Amérique du Nord.

On ne va pas le nier, les Apaches, les Cheyennes, les Iroquois, les Sioux ou les Esquimaux ne nous inspirent pas, la plupart du temps, un sentiment extrême de culpabilité. Mais ce n’est rien comparé au pays du Western et de la Country. Pas plus que le Jazz ou le Blues ne suscitent leur part de tristesse chez leurs amateurs et ne réveillent chez eux les souvenirs tragiques des lynchages des Noirs, ces genres populaires ne renvoient à la réalité d’un génocide toujours en cours dans l’indifférence générale. 

Lorsqu’un Américain de l’Illinois souhaite acheter ses cigarettes à bas prix (un paquet coûte ici actuellement 10 dollars), il prend la route du sud de l’Etat ou de l’Indiana voisin, pour s’approvisionner dans l’un des territoires octroyés aux tribus indiennes locales. Là, il paiera son paquet de cigarettes 4 dollars en moyenne. Dans un certain nombre de ces tribus, qui sont des milliers à travers les États-Unis, on peut également se procurer de l’alcool à bon marché, jouer au casino (dans 452 d’entre-elles) ou, si l’on se sent possédé par le mal (ce qui est très en vogue), consulter un shaman. Il est toujours très exotique de s’offrir une escapade dans ces drôles d’endroits. Pourtant, l’Américain moyen ne s’y risque pas trop.

En effet, 2,1 millions de ces Indiens, soit l’écrasante majorité, vivent largement sous le seuil de la pauvreté. La vision offerte par bien des campements tient purement du bidonville. Et une fois passé ses limites, c’est un voyage en enfer qui commence. L’alcoolisme y prend des proportions catastrophiques.

Le chômage y bat tous les records du pays. La maladie s’y propage et tue comme dans les pires zones de la planète. Le suicide, celui des jeunes en particulier, crève le plafond des statistiques.

Les Indiens vivant à l’extérieur des tribus n’y reviennent eux-mêmes que pour se faire soigner lorsqu’ils n’ont pas, chose courante, accès au système de santé américain.

Anthony B. Bradley est Professeur de Théologie au King’s College de New York et Spécialiste des questions raciales aux États-Unis. « Si quiconque pense que le gouvernement fédéral sait ce qui est bon pour les communautés locales, explique t-il, il ferait bien de visiter une Réserve Indienne Américaine. Les Natifs Americains [Indiens d'Amérique, NDA] sont aujourd’hui plongés dans le cauchemar de la privation de soins et d’économie qui est la conséquence directe des problèmes crées par le Gouvernement lequel, en imposant des solutions sensées résoudre les problèmes, rend ceux-ci bien pires en retirant aux communautés leur autonomie. »

Tel est le prix à payer pour les Indiens d’Amérique, afin de rester sur la terre de leurs ancêtres, grâce aux concessions faites par le gouvernement fédéral. Pourtant, les États abritant ces réserves n’ont de cesse de rogner ces droits et de tenter de récupérer par tous les moyens ces espaces.

Pire, une certaine propagande laissant entendre que les Indiens d’Amérique auraient fait le choix de vivre dans ces conditions a fort bien fonctionné dans l’esprit collectif. Or, cela repose sur une contre-vérité historique.

L’une des plus graves violations des Droits de l’Homme dans le monde !!!



En effet, peu rappellent le grand mouvement de délocalisation qui fut la conséquence de l’Indian Removal Act [Loi sur le Retrait Indien, NDA] lequel, au milieu du XIXe siècle, contraint les Indiens à délaisser leurs terres historiques au gouvernement pour se concentrer dans les zones qui leur étaient réservées en échange. En 1890, il était devenu interdit aux Indiens de sortir hors de leurs réserves afin de s’approvisionner en nourriture. Une étude du Professeur Jeffrey E. Holm, de l’Université de Médecine du Nord Dakota, a mis en évidence que le changement de régime alimentaire imposé durant des décennies aux tribus indiennes a engendré une surmortalité aujourd’hui toujours existante, en raison des pathologies qu’elles ont engendrées pour des peuples qui ne pouvaient plus se nourrir comme ils l’avaient fait durant des millénaires. 

En 2010, les États-Unis, dans la foulée du Canada, fut le dernier pays au monde à ratifier la Déclaration des droits des Peuples indigènes aux Nations-Unies. Une des rares concessions faites par un pays qui place souvent l’Histoire au dernier rang de ses préoccupations, si ce n’est pour en offrir une version idéalisée. Mais en l’espèce, il est impossible d’idéaliser la réalité sur laquelle s’est construite l’Amérique. En effet, 90% des tribus amérindiennes ont disparu à la suite de l’arrivée des Européens en Amérique du Nord, la plus grande partie à cause des maladies, la partie restante par les armes. 

Mais ce n’est pas tant cette réalité historique qui rend ces jours-ci le rôle du Professeur James Anaya complexe, en tant que Rapporteur spécial des Nations-Unies sur les Peuples indigènes. Bien que, pour la première fois de leur histoire, l’organisation se penche, du 23 avril au 4 mai, sur le sort des Indiens d’Amérique, ce qui en soit est déjà un événement notable, c’est avant tout pour regarder en face une réalité qui n’est pas celle du passé mais celle du présent. 

Cette réalité concerne les 2,7 millions d’Indiens vivant actuellement sur le territoire des États-Unis, et qui constitue l’un des cas de violation des droits de l’homme a grande échelle le plus emblématique de toutes les nations développées. 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 

- Les Indiens d’Amérique vivent en moyenne 6 ans de moins que les autres Américains
- Ils ont 770% de risques en plus de mourir d’alcoolisme
- Ils ont 665% de risques en plus de mourir de Tuberculose
- Ils ont 420% de risques en plus de mourir de Diabète
- Ils ont 280% de risques en plus de mourir d’accidents
- Ils ont 52% de risques en plus de mourir de Pneumonie et de Grippe 

(Source: Commission des États-Unis sur les Droits Civils, 2004:8)

Un Apartheid constitutionnel


Répartition des Réserves Indiennes aux États-Unis (Source: National Atlas) 

Les Indiens d’Amérique se sont vus accorder la citoyenneté américaine en 1924. Mais ils ont pour longtemps encore été exposes au même sort que les Noirs américains, empêchés d’accéder à l’enseignement scolaire, victimes de la ségrégation. 

Ce n’est qu’en 1969 qu’ils se sont organises, dans la foulée de la loi sur les Droits civils des Indiens votée l’année précédente. C’est à cette époque qu’ils ont obtenu ce dont les Américains blancs jouissaient depuis deux siècles: la liberté d’expression et d’information, la protection contre les recherches et les arrestations arbitraires, le droit d’engager un avocat pour se défendre, la protection contre les punitions inhumaines et dégradantes, contre les cautions excessives, l’abolition de la peine systématique d’un an d’emprisonnement ou de 5000 dollars d’amende quel que soit le délit commis, le droit d’être jugé par un jury, et ainsi de suite. 

Mais à l’heure actuelle, aucun Indien d’Amérique, citoyen des États-Unis, n’a accès à la plénitude des droits des autres citoyens américains. Une réalité qui peut prendre des aspects accablants pour l’Administration américaine. Ainsi, le 6 novembre 2008, le Gouverneur du Dakota du Sud, Michael Rounds, décrète l’état d’urgence car son Etat est recouvert par une épaisse couche de neige et de glace qui le paralyse. Mais les réserves indiennes seront exclues du dispositif.

La guerre des États contre les Tribus


Mais le pire pour ces tribus à l’heure actuelle vient probablement de la pression des États pour s’accaparer leurs terres. Les conflits sont nombreux à travers tout le pays. Ils sont allumes sous divers motifs, comme la volonté du Gouverneur de New York, en 2007, d’étendre la taxation de l’État aux territoires de la Nation des Seneca, ce qui a engendre une violente bagarre juridique. Et bien que les territoires laisses aux Indiens soient pour la majorité pauvres en ressources et difficiles d’accès, leur contestation par les États qui les abritent sont de plus en plus courantes. 

Toutefois, la pente naturelle démographique et sociologique suivie par cette population dont la Constitution américaine fait fi devrait se résoudre par le procédé le plus naturel du monde dans les décennies qui viennent: l’extinction.


lundi 18 mars 2013

LA QUESTE DE L’OR NOIR : LE SECRET DES 7 SOEURS

« Le Secret des Sept Sœurs »


Les 7 sœurs, ce sont les sept compagnies pétrolières dont les dirigeants se sont partagé le monde, au cours d'une chasse au coq de bruyère, en 1928. Une partie de chasse dont les conséquences secouent encore la planète...


C'est cette "véritable et inavouable histoire du pétrole" que raconte le réalisateur Frédéric Tonolli dans un documentaire de 210 minutes en quatre parties, produit par Sunset Presse, pour France 5, depuis l'été 2009. Un projet très ambitieux, mêlant archives, reconstitutions, entretiens chocs et "road movie pétrolier dans un monde de brut".


1 : TEMPÊTES ET FORTUNES DU DÉSERT

Dès le début du siècle et, plus encore après la Seconde Guerre mondiale, les grandes puissances occidentales nouent des relations étroites avec les états pétroliers afin d'assurer aux sept soeurs la mainmise sur les gisements du Moyen-Orient.

Lassés de voir leurs états spoliés, certaines voix s'élèvent contre cette exploitation, comme celle, avortée, du premier ministre iranien Mossadegh en 1951. En 1960, les états producteurs de pétrole s'unissent et créent l'OPEP. L'influence des sept sœurs est donc menacée.

C'est paradoxalement le choc pétrolier de 1973 qui leur permet de rebondir. Néanmoins, le contrôle de cette région du monde reste capital, comme l'ont prouvé récemment les conflits irakiens de 1991 et 2003. 


2 : SAFARI DANS L’ELDORADO 

Le Moyen-Orient n'a pas constitué l'unique source de pétrole pour le monde occidental. Les "sept sœurs" se sont mises en quête de nouveaux gisements et l'Afrique est devenue leur nouveau terrain de jeu.

Dès les années 1930, la présence de pétrole dans le Sahara est suspectée... Lors de sa campagne victorieuse de 1942, le maréchal Leclerc laisse des garnisons dans le Sud algérien et en Libye afin de poser les jalons d'une future exploitation. 

Le pétrole est en effet bien là et l'exploitation intensive est lancée par les "sept sœurs" mais, rapidement, des difficultés apparaissent...


3 : LA DANSE DE L’OURS 

Les gisements du Caucase et de Sibérie ont assuré la puissance de l'Union soviétique. Néanmoins, dès 1983, les Saoudiens, alliés des Américains, inondent le marché de barils, faisant ainsi chuter les cours.

Pour les Russes, qui vont aussi perdre le Caucase avec la chute du bloc communiste, l'impact économique est violent. N'ayant pas les moyens de rénover les installations pétrolières, Boris Eltsine décide de les privatiser.

C'est la naissance d'une génération d'oligarques qui va devenir puissante, trop puissante. Son successeur, Vladimir Poutine, va user de stratagèmes pour reprendre la main...


4 : LE TEMPS DES MENSONGES

Les États-Unis contrôlant une grande partie du pétrole du Moyen-Orient, sa rivale, la Chine se tourne vers de nouveaux partenaires.

L'Asie et l'Afrique noire font partie de ses fournisseurs. C'est également le cas du Venezuela d'Hugo Chavez toujours au pouvoir malgré le coup d'état de 2002 appuyé par les sept sœurs.

Exaspérés de ne rien voir des retombées économiques du pétrole, les peuples tunisien, égyptien et libyen finissent par se révolter et renversent leurs dirigeants.

Contraintes de se tourner vers de nouvelles solutions, les compagnies historiques repoussent toujours plus loin les limites...



mardi 12 mars 2013

SURPLUS : LA CONSOMMATION PAR LA TERREUR

Pouvons nous espérer changer un jour la vie que l'on s'impose à nous même ? Peut être que ce reportage est un début de réponse.

dimanche 10 mars 2013

LA RECETTE DU COCA-COLA !


"Coca Cola : La Formule Secrète"
Dans la collection "L'Emmerdeuse" incarnée par Olivia Mokiejewski.
Un documentaire d'Olivia Mokiejewski
 Film complet 2013 ; Réalisé par Romain Icard.
Produit par Nilaya productions.
Avec la participation de France Télévisions.


Olivia Mokiejewski est "accro" au Coca-Cola depuis 25 ans. Elle en a bu près de 7 000 litres, 20 000 canettes. Comme les milliards de consommateurs du célèbre soda, elle ignore ce qu'elle boit exactement depuis tant d'années.

La recette du Coca-Cola est un secret industriel, quasi militaire, jalousement gardé. D'après la marque rouge et blanche, deux personnes seulement dans le monde connaitraient la liste des ingrédients. Pourquoi tant de mystère autour d'une simple boisson sucrée ? Que cache-t-il ? Doit-on se méfier de la boisson la plus consommée sur la planète ? 

Olivia Mokiejewski a décidé de s'attaquer à la face cachée de la marque la plus puissante du monde et de partir à la recherche de cette fameuse formule secrète...quitte parfois à passer pour une emmerdeuse !

"Avant d'être une journaliste, je suis une citoyenne engagée, parfois révoltée et indignée par les contradictions du monde dans lequel nous vivons. Certains de ces coups de gueule, j'ai eu envie d'en faire des films. C'est le cas avec Coca-Cola. Très vite, ce film est devenu une nécessité.

Ces dernières années, j'ai beaucoup voyagé et j'ai pu satisfaire mon addiction au Coca dans les endroits les plus reculés de la planète.

Coca est un empire au marketing redoutable. Où que l'on soit sur cette terre et même là où les populations n'ont rien, ni eau, ni électricité, il y a une canette de coca à acheter...

Je devais avoir à peine 10 ans, quand ce soda est devenu ma boisson principale et aujourd'hui l'eau a presque disparu de ma consommation. Je passe mon temps à convaincre mon entourage de ne pas consommer "bêtement", et moi, j'absorbe tous les jours une boisson dont j'ignore la composition...
Est-ce vraiment normal de ne pas connaître les ingrédients du soda le plus consommé au monde ?
Mon but avec ce film n'était pas de partir en croisade contre la marque la plus puissante du monde mais juste d'obtenir des réponses à des questions légitimes. Quand nous fumons ou quand nous buvons de l'alcool, nous en connaissons tous les risques. Avec Coca, le seul danger identifié est le surpoids puisque nous ne connaissons pas sa formule...

Plutôt que de déclarer la guerre à Coca, j'espère simplement que ce film donnera envie à ce géant d'agir et d'être cohérent avec la vision idéale qu'il veut donner à sa marque".


"Débusquer la recette secrète du Coca-Cola et parvenir à en faire un film. Voilà quelle était notre gageure.

Après des mois d'enquête, il nous est apparu évident que la compagnie d'Atlanta ne jouerait pas le jeu de la transparence et que les éléments d'informations se trouvaient disséminés de par le monde.
Dès lors, il fallait trouver une réalisation pertinente, qui donne toute sa place à la quête d'Olivia. J'ai donc imaginé un road-movie, un périple, qui permette au téléspectateur de se projeter dans le questionnement qui est le nôtre. Une forme en guise de clin d'œil aussi. Faire de ce cette quête une balade mondiale, c'est renvoyer Coca à son image de rêve et d'évasion. Sans les apparats de la publicité...

C'était là l'autre pari du film : parvenir à se défaire des messages tout puissants des "communicants" maison. Parvenir à dépasser le vernis des publicités et des déclarations.

Enfin, il fallait "répondre à l'esthétisme" de la marque par une autre forme d'esthétique. Nous avons pris le parti de filmer ce documentaire avec deux caméras à gros capteurs, et d'assumer une image dynamique et élégante. Afin de ne pas laisser le privilège de la beauté visuelle à la marque américaine..."

Un documentaire à voir absolument !

Voici donc : 
"Coca Cola : La Formule Secrète"

mardi 5 mars 2013

UNE PILE RÉVOLUTIONNAIRE CRÉÉ ACCIDENTELLEMENT !


Des scientifiques créent la pile du futur accidentellement

Deux scientifiques de l’université de Californie à Los Angeles ont créé par hasard une pile super-puissante et biodégradable lors de leurs travaux sur le graphène, rapporte le site Co.Design. Les résultats de leur recherche ont été publiés dans la revue Nature.

Le graphène est un matériau révolutionnaire découvert en 2004 qui a permis à ses inventeurs deremporter le Nobel de physique en 2010. Composé d'atomes de carbone, il est transparent, très résistant, et pour l'instant le meilleur conducteur électrique connu à ce jour.

C'est en cherchant une manière plus pratique de fabriquer du graphène que Richard Kaner et Maher El-Kady ont mis au point le «super-condensateur»: une nouvelle pile flexible, superpuissante et biodégradable qui pourrait bien être la potentielle alimentation des gadgets ou systèmes électroniques de nouvelle génération.

Les scientifiques expliquent leur découverte dans une vidéo de présentation:


La vidéo montre comment les scientifiques sont parvenus à créer du pur graphène, en déposant de l’oxyde de graphite liquide sur un CD, puis en le solidifiant à l’aide du laser d’un graveur classique d’ordinateur. En le testant avec un appareil électronique et une LED, ils se sont aperçus que celle-ci était restée allumée pendant plusieurs minutes après avoir chargé le graphène seulement quelques secondes.

Ce super-condensateur combine les avantages de la pile classique et du condensateur. C'est-à-dire qu'il charge plus rapidement et avec plus de puissance que les piles ordinaires. Richard Kaner explique:

«Vous pouvez imaginer les super-condensateurs comme un dispositif de charge-stockage de la même manière qu’une pile, sauf qu’il se charge et se décharge 100 à 1.000 fois plus vite.»

Grâce à cette pile, il imagine pouvoir charger un iPhone en trente secondes, ou une voiture électrique en quelques minutes. Ce qui représenterait une véritable révolution au quotidien. Son collègue Maher El-Kady détaille également:

« [Ce dispositif] pourrait trouver des applications en tant que source d’énergie flexible pour des écrans d’ordinateurs enroulables, des claviers, des vêtements technologiques qui collectent et stockent l’énergie produite par les mouvements du corps, ou comme un système de stockage d’énergie qui peut être combiné avec des cellules solaires flexibles.»

L'autre grand avantage du super-condensateur est qu'il est aussi totalement biodégradable car composé d'un élément naturel, le carbone, contrairement aux piles habituelles qui contiennent des métaux et des éléments chimiques toxiques. La vidéo suggère qu'il sera possible de recycler ces piles, par exemple grâce au compostage.

Source : http://www.slate.fr
Merci à : Caro C.
Photo: Model of graphene structure CORE-Materials via Flickr CC