Des milliardaires américains à la conquête des astéroïdes
Forte du soutien de plusieurs milliardaires américains, la société Planetary Resources espère exploiter dans un futur plus ou moins proche les ressources que peuvent renfermer les astéroïdes passant près de la Terre. Miracle ou mirage ?
Le projet peut paraître fou mais Sergey Brin et Eric Schmidt, respectivement co-fondateur et président de Google, y croient, tout comme le réalisateur de films à succès James Cameron. Tous les trois ont en tout cas apporté leur caution financière à la société Planetary Resources qui a dévoilé, mardi 24 avril, son plan pour transformer les astéroïdes en nouvelles terres de conquête pour l'Homme.
“Nous comptons mettre les ressources de l’espace à la disposition de l’humanité”, a assuré, mardi, lors d’une conférence de presse Peter Diamandis, co-fondateur de Planetary Resources et aussi pionnier du tourisme spatial.
Pour mener à bien sa grand œuvre, la toute nouvelle société espère mettre en orbite dans les deux ans à venir des télescopes qui permettraient de cartographier les astéroïdes passant à proximité de la Terre. Il y en existerait environ 1 500 actuellement, rappelle le site spécialisé Space.com, qui ont au moins 50 mètres de largeur et, selon les estimations de Peter Diamandis, “10 % d’entre eux recèlent de l’eau ou d’autres ressources qui ont une valeur commerciale”.
Après avoir identifié les mines spatiales susceptibles de dissimuler de l'or, du nickel, du fer ou du platine encore faut-il pouvoir les exploiter. “Dans un petit astéroïde riche en platine, on peut en extraire davantage que l’ensemble de la production mondiale actuelle”, s’enflamme Peter Diamandis, qui reste peu disert sur le calendrier des opérations.
Cap sur les astéroïdes?
L'entreprise promet «d’ajouter des milliers de milliards de dollars au PIB mondial», en créant une «nouvelle industrie» et «une nouvelle définition» du terme «ressources naturelles». Au vu des personnes présentes et des promesses, la seule explication possible, selon la Technology Review du MIT, c'est un projet pour aller exploiter les ressources d'un astéroïde.
Fer, nickel et métaux précieux, comme le platine qui y serait en grande quantité...
Les ressources terrestres sont en quantité limitée. Depuis longtemps, la science-fiction a envisagé d'aller extraire des minerais sur des astéroïdes. Un gros caillou de 250 km de diamètre comme Psyché, situé dans la ceinture d'astéroïdes orbitant entre Mars et Jupiter, contiendrait des quantités de fer, de nickel et de platine suffisantes pour satisfaire la consommation terrestre pendant plusieurs centaines de milliers d'années.
“C’est un investissement à très long terme”, a reconnu Planetary Resources dans son communiqué de presse accessible sur son site Internet. Mais pour ces aventuriers du commerce galactique, le jeu en vaut largement la chandelle. Ils estiment que l’exploitation commerciale des astéroïdes représente un marché de 1 000 milliards de dollars. “C’est sans compter l’impact indirect que la découverte de tous ces gisements peut avoir sur le prix des téléphones portables ou des téléviseurs qui nécessitent ces matériaux pour leur construction”, juge Peter Diamandis. Ces ressources qui, jusqu’à présent, étaient chères parce que rares deviendraient abondantes et donc bien meilleur marché.
"Une petite armée"
Des rêves d'eldorado spatial auxquels tout le monde n'adhère pas. La construction et le lancement dans l’espace d’un robot chargé d’exploiter un astéroïde coûte près de 1 milliard de dollars. Et il en faudrait “une petite armée”, selon Planetary Resources pour mener à bien leur projet. Mais, selon le magazine américain « Time », les richissimes investisseurs embarqués dans l'aventure auraient déjà mis 50 milliards de dollars au pot de Planetary Resources.
Reste la question de la rentabilité du projet. “Même pour des matériaux très précieux comme l’or ou le platine, qui peuvent valoir jusqu’à 1 500 dollars l’once, un voyage spatial pour ramener deux onces reviendra toujours à près de 1 milliard de dollars”, souligne mercredi le quotidien britannique "Telegraph".
Surtout, “tous ces matériaux sont chers car ils sont rares, note Henry Hertzfeld, spécialiste de l’économie spatiale à l’université George Washington. Et si Planetary Resources en ramène beaucoup sur Terre, les prix vont baisser tout comme les revenus de Planetary Resources.” L'argument est imparable.
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