Environ 600 Indiens amazoniens de Bolivie ont entamé lundi une grande Marche sur La Paz pour protester contre un projet de route traversant un parc naturel, signe, selon eux, d'un double discours du gouvernement d'Evo Morales sur l'environnement et les droits des indigènes.
"Nous sommes plus de 600 à débuter cette marche, qui compte aussi des femmes, des enfants, des anciens. C'est une marche pour défendre nos droits", a déclaré à l'AFP à Trinidad (centre) Ernesto Sanchez, dirigeant indien de la province de Beni. Ils comptent rallier La Paz, à 600 km, en 40 jours.
Des communautés, autour de la Confédération des indigènes de l'Orient bolivien (Cidob), sont dressées depuis quelques semaines contre un projet de route Nord-Sud entre Villa Tunari et San Ignacio de Moxos, axe de désenclavement entre la Bolivie andine et la Bolivie amazonienne, et vers le Brésil voisin.
La route de 306 km, dont le chantier a débuté en juin, doit traverser une zone écologique sensible, le Parc national et territoire indigène Isiboro Secure (Tipnis) où vivent plus de 50.000 Indiens.
Le gouvernement Morales, socialiste au discours pro-indigènes, affirme que la construction de la route est incontournable, mais a appelé au dialogue sur les modalités ou l'impact sur l'environnement et les communautés.
La grogne indienne dans le Beni s'ajoute à d'autres foyers de mécontentement social contre M. Morales, au pouvoir depuis 2006.
La grande cité-dortoir d'El Alto, jouxtant La Paz et comprenant l'aéroport international, a lancé lundi une grève générale, à l'appel d'associations de voisinage, pour réclamer un budget accru pour son développement urbain.
La ville de Potosi (sud), observait pour sa part une grève générale de 24 heures, pour rappeler au pouvoir ses promesses d'investissements locaux, négociés après une grève en 2010, qui avait isolé la ville du reste du pays trois semaines.
Evo Morales a accusé lundi ces mouvements sociaux d'avoir des mobiles purement politiques. Quand il n'y a pas de dialogue, c'est qu'il y a intention politique, a-t-il déclaré à Cochabamba (centre).
Source : ©AFP / 15 août 2011
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