La crise financière qui nous accable est déjà un scandale en elle-même : les excès de ceux-là mêmes qui nous y ont plongé continuent, pendant que les peuples ont déjà commencé à rembourser la facture pour eux. Mais le plus gros scandale n’est peut-être pas celui-là : à quelques milliers de kilomètres de là, des millions d’êtres humains sont en train de mourir de faim, sans que la communauté internationale ne trouve rien d’autre à faire que de constater son échec.
Pourtant, et au delà des sinistres comparatifs que l’on peut faire à ce sujet, ces deux crises simultanées devraient nous faire comprendre ce qui est réellement en train de se passer : le capitalisme est en train de tuer non seulement la démocratie dans les pays qui ont eu la chance d’en pouvoir bénéficier- ce qui est déjà grave ; mais surtout de laisser crever des enfants, des femmes et des hommes innocents…
Il faut bien comprendre qu’en acceptant de sauver les banques par l’injection de centaines de millions d’euros dans le système, nous acceptons également de ne pas les employer à autre chose, que ce soit en Afrique ou ailleurs. Et les peuples, les individus qui composent ce peuple, sont tout aussi responsables de cette situation que les dirigeants qu’ils laissent faire.
Car ces deux crises sont liées par le même système qui fonde les inégalités dont il se nourrit pour fructifier, au mépris des droits les plus élémentaires, et jusqu’à la vie elle-même. Comment ?
En usant leurs ressources qui nous servent à produire du Fukushima, en corrompant leurs régimes pour y faire nos profits, en exploitant leurs peuples pour en faire nos esclaves, nous avons créé les conditions de leur misère, et nous avons bâti sur elles notre propre prospérité.
Nous sommes responsables également du réchauffement climatique par nos pratiques productivistes , responsables aussi des guerres civiles pour posséder des terres qui seront revendues aux Chinois ou à d’autres, responsables encore d’armer ces guerres, ou de leur faire miroiter un “ailleurs” qu’on leur refuse d’atteindre une fois parvenus à nos frontières….
Pourquoi s’étonner, après, que tous ces gens désirent plus que tout s’échapper de l’enfer que nous avons contribué à construire pour eux ?
Et on les refuse à l’entrée de nos pays, sous prétexte de “crise financière”, alors qu’on vient juste de trouver plusieurs centaines de milliards d’euros pour continuer à regarder sur nos écrans plats nos semblables crever en 3D sous nos yeux compatissants ?
Comment peut-on continuer à laisser faire cela ? que sont devenus les droits de l’homme, que sont devenus les hommes ?
Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr
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Source : via "Le Grand Soir"
triste constat...
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