Une étude de l'Inserm chez les agriculteurs démontre un lien entre l'exposition aux produits pesticides et la survenue de la maladie de Parkinson. Les insecticides organochlorés sont particulièrement mis en cause.
« L’exposition aux pesticides double quasiment le risque de maladie de Parkinson parmi les agriculteurs ». C’est l’inquiétante conclusion d’une équipe de l’Inserm. Dans sa ligne de mire, les insecticides organochlorés dont le plus répandu est le DDT (dichloro-diphényl-trichloréthane), largement utilisé en France entre les années 1950 et 1970.
En collaboration avec la Mutualité sociale agricole (MSA), une équipe de l’Inserm à l’Université Pierre et Marie Curie de Paris, a étudié les dossiers de 224 patients parkinsoniens. « L’exposition aux pesticides durant leur vie professionnelle a été reconstituée de manière très détaillée » précisent les auteurs. Les résultats ont ensuite été comparés à ceux d’un groupe contrôle composé de 557 agriculteurs en bonne santé.
Un risque pour l'ensemble de la population...
Conclusion, « les patients atteints de maladie de Parkinson avaient utilisé des pesticides plus souvent et durant un plus grand nombre d’années que les témoins du groupe contrôle » constatent les chercheurs. Parmi les principaux pesticides identifiés, le lindane et le DDT reviennent avec force dans les témoignages des agriculteurs.
Le DDT est interdit en France depuis 1973 mais le lindane, en revanche, n’a été retiré du marché qu’en… 1998. Or ces produits sont connus pour s’accumuler dans la chaîne alimentaire et persister de longues années dans l’environnement. Pour les auteurs, cette réalité « pose la question du rôle d’une contamination résiduelle de la population générale ».
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