NEW YORK (Nations unies) - Un haut responsable de l'ONU a averti mercredi devant le Conseil de sécurité qu'avec les changements climatiques qui s'accélèrent, les catastrophes naturelles vont se développer de façon exponentielle avec des conséquences pour la sécurité mondiale.
Bien que la science ne puisse encore comprendre toutes les raisons qui entraînent le réchauffement climatique, le changement de climat est une réalité qui touche tous les secteurs de la société, a souligné Achim Steiner, directeur général du Programme pour l'environnement des Nations unies.
M. Steiner s'est basé sur un scénario d'une élévation des températures de 3 à 4 degrés au cours du siècle et une augmentation du niveau des mers d'un mètre.
Les menaces sont nombreuses, a-t-il souligné, citant la sécheresse en Somalie actuellement, les inondations au Pakistan et leurs implications pour le marché de l'alimentation.
L'étendue de ces désastres naturels va augmenter de façon exponentielle, sans que nous n'en connaissions encore toutes les implications, a-t-il déclaré.
Deux régions du sud de la Somalie, frappées par une sécheresse gravissime, ont été déclarées en état de famine mercredi par les Nations unies, qui parlent de la plus grave crise alimentaire en Afrique en 20 ans et appellent à la mobilisation pour éviter que la situation empire.
Les signes du changement climatique ne sont pas seulement en train de se produire, ils s'accélèrent, a-t-il insisté.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a ajouté: Nous ne devons pas nous voiler la face, le changement climatique est une menace pour la sécurité internationale.
Les famines, la hausse du niveau des mers sont des menaces contre la paix et la sécurité, a-t-il dit.
La prochaine conférence des Nations unies sur le climat de Durban en Afrique du Sud qui aura lieu en décembre, doit être décisive. Les pays développés doivent prendre la tête des actions mais les nations émergentes doivent aussi assumer leur part. Il ne peut pas y avoir de simples spectateurs, a-t-il dit.
Source ©AFP / 20 juillet 2011
LA FRANCE PREND DES DISPOSITIONS...
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, ministre de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement, a présenté aujourd’hui, en présence de Jean JOUZEL, Vice-Président du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), le plan français d’adaptation au changement climatique, premier plan de cette ampleur dans l’Union européenne.
Hausse des températures, sécheresses plus intenses et plus fréquentes, baisse des précipitations estivales ou encore fonte des glaciers sont attendues dans les prochaines décennies. Les experts du Giec, réunis cette semaine à Brest, estiment en particulier qu’une hausse de +2°C est inéluctable d’ici la fin du siècle, quels que soient les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui pourront être déployés. Ces changements climatiques auront des conséquences très importantes sur la ressource en eau, la biodiversité, le niveau de la mer…. et affecteront de nombreux secteurs d’activités (agriculture, tourisme, infrastructures, urbanisme, santé…).
La lutte contre les changements climatiques repose sur deux leviers :
la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement.
l’adaptation de la société à ce climat modifié : il s’agit de se préparer dès maintenant pour prévenir les risques humains, environnementaux, matériels, et financiers.
« L’homme et la nature ont sans doute la capacité de s’adapter spontanément aux bouleversements engendrés par le changement climatique. Mais à quel prix et en combien de temps ! Il est certain que si l’on ne se prépare pas, les coûts et les dommages seront alors bien supérieurs. Si le changement climatique ne fait aujourd’hui aucun doute, il subsiste cependant des incertitudes sur l’ampleur de ses impacts. C’est pourquoi ce plan combine à la fois des actions d’anticipation concrètes et des mesures de surveillance et d’amélioration des connaissances de l’environnement », explique Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
Fruit d’une concertation avec l’ensemble des représentants de la société civile, ce plan constitue un ensemble de plus de 80 actions détaillées, déclinées en près de 230 mesures pour la période 2011-2015. Aux 171 millions € directement dédiés aux nouvelles mesures s’ajoutent 391 M€ au titre des Investissements d’Avenir qui participeront de près ou de loin à l’adaptation, notamment dans les domaines de la biodiversité, de la santé, ou de l’agriculture. Par ailleurs, plusieurs mesures déjà financées dans le cadre du plan sécheresse et du plan submersion rapide (500 M€ sur 2011-2016) participent également de son financement.
La grande majorité des actions seront engagées en 2011 et 2012. Elles visent notamment à :
Économiser et optimiser l’utilisation de l’eau : 2 milliards de m3 par an est le déficit estimé à l’horizon 2050 pour satisfaire les besoins en considérant une stabilité de la demande. Le plan prévoit donc un ensemble de mesures pour économiser 20% d’eau prélevée en 2020, à travers l’action des Agences de l’eau, des programmes de détection et réduction des fuites dans le réseau et d’aide à la récupération des eaux de pluie ou des eaux usées.
Développer les savoirs sur les maladies émergentes et renforcer les dispositifs de surveillance : le réchauffement du climat devrait accélérer dans les prochaines années l’apparition ou l’amplification de certaines pathologies (dont les allergies) ou vecteurs de maladies. Des études seront lancées en 2011 pour renforcer la surveillance des pollens mais aussi des insectes vecteurs et des microorganismes qui pourraient profiter du réchauffement climatique. Un groupe de veille santé-climat sera également créé au sein du Haut conseil de la santé publique (HSCP) chargé d’évaluer les données, d’alerter et de faire des recommandations aux pouvoirs publics.
Adapter la politique d’aménagement du territoire : élévation du niveau de la mer, déformation des rails sous l’effet de la chaleur, dégradation des routes due à des cycles de gel/dégel plus fréquents sont autant de risques à prendre en compte dès maintenant. Pour s’assurer que les investissements publics (route, barrage…) prévus pour 50 ans ou plus restent toujours efficaces face aux nouveaux aléas climatiques, le plan prévoit de renforcer l’observation des côtes françaises, d’intégrer le risque de submersion dans les plans littoraux ou encore de revoir les normes techniques pour la construction des routes.
Diversifier les espèces et prévenir les incendies de forêts : l’assèchement du sol et la hausse des températures conduiront à terme à la disparition de certains végétaux, à la multiplication des feux de forêts et à leur extension vers de nouvelles zones jusqu’ici épargnées. Le plan prévoit donc d’adapter de nouvelles générations d’arbres à travers la diversification des ressources génétiques, d’identifier des espèces résistantes et d’aider financièrement les exploitants forestiers à engager cette mutation.
Le plan fera l’objet d’un suivi annuel dans le cadre d’un Comité d’évaluation associant les 5 collèges du Grenelle de l’Environnement, d’une évaluation à mi-parcours fin 2013 et d’une évaluation finale fin 2015, afin de préparer la suite.
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