Des preuves géologiques établissent un lien entre deux mini tremblements de terre dans le Nord de l'Angleterre et les opérations de fracturation hydraulique menées pour prospecter les gaz de schiste dans la région...
L’exploration des gaz de schiste ferait-elle trembler Blackpool… littéralement ? Secouées par un mini séisme de 1,5 sur l’échelle de Richter, les autorités de cette ville du Nord de l’Angleterre ont décidé de suspendre les opérations de la société Cuadrilla Ressources : ce petit tremblement de terre est le deuxième en deux mois se produisant au moment même où la technique de fracturation hydraulique, permettant l’extraction de cette ressource, était réalisée sur un puits voisin.
Interrogé par le quotidien The Independent, un géologue du British Geological Survey considère « assez probable » que les deux événements soient liés. Les informations géologiques situent l’épicentre du phénomène à deux kilomètres sous le sol dans la région de Preese Hall, soit à la profondeur où l’eau mélangé aux produits chimiques est injectée à très haute pression pour fracturer la roche.
Fylde cost, à quelques kilomètres de Liverpool : le site de Preese hall où Cuadrilla Resources prospecte pour des gaz de schiste serait dans le périmètre où a été localisé l'épicentre des deux séismes.
Un événement qui relance le débat sur cette méthode d’extraction controversée : la semaine dernière, un rapport de la chambre des communes levait le tabou sur cette technique et repoussait l’hypothèse d’un moratoire. Défendue par des collectifs citoyens, l’idée d’un moratoire avait également été portée en début d’année par le think tank indépendant Tyndall Centre au travers un rapport établi par des scientifiques et ingénieurs et ignoré par Londres.
Opérateur britannique, Cuadrilla Resources n’a pas encore lancé l’exploitation : commencée en 2010, les recherches dans la Bowland shale à proximité de Blackpool étaient passées en deuxième phase en mars dernier, celle impliquant la « production du réservoir ». En clair, la fracturation hydraulique des couches de schiste. Quelques semaines après, le premier tremblement de terre se produisait. Il aura fallu attendre le second pour que l’entreprise qui revendique une posture de « compagnie modèle » décide de stopper la prospection.
Source : http://schiste.owni.fr/
article de Sylvain Lapoix
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