Juan Castro Olivera
Agence France-Presse
Tuscaloosa
Les tornades qui ont frappé le sud des États-Unis ces derniers jours ont tué 324 personnes, du jamais vu depuis 80 ans, et transformé des régions entières en champs de ruines, où le président Barack Obama s'est rendu vendredi.
L'Alabama est l'État qui a payé le plus lourd tribut à la série de tornades, avec 228 morts, selon des chiffres communiqués par les autorités locales. Au Tennessee, 34 personnes sont mortes, 34 dans le Mississippi, 15 en Géorgie, six dans l'Arkansas et cinq en Virginie.
Il faut remonter à 1932, avec la mort de 332 personnes, pour trouver un bilan semblable aux États-Unis.
Les dégâts pourraient coûter entre 2 à 5 milliards de dollars aux assurances, selon une première estimation transmise vendredi par la société Eqecat.
Vendredi, Barack Obama était en Alabama pour y rencontrer des habitants et constater les dégâts.
«Je dois dire que je n'ai jamais vu une telle dévastation», a affirmé M. Obama, en visite à Tuscaloosa, une ville de 90 000 habitants dans l'ouest de l'Alabama, où certains quartiers ont été quasiment rayés de la carte.
«Cela nous brise le coeur, nous venons juste de parler à des habitants qui ont eu la chance de s'en sortir vivants, mais qui ont tout perdu», a remarqué M. Obama lors d'un court point de presse, sa femme Michelle à ses côtés.
«Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider à reconstruire», a-t-il promis, face au gouverneur de l'Alabama Robert Bentley.
L'Alabama compte aussi plus de 1700 blessés et près d'un million de personnes privées d'électricité, et Tuscaloosa fait partie des zones les plus affectées.
«Je n'aurais jamais imaginé qu'une tornade puisse occasionner une telle destruction dans une ville», confie à l'AFP Rose Livingston, tandis que ses enfants chargent dans sa voiture les cartons de chips, de canettes de soda, de bouteilles de vin et de surgelés qu'elle a réussi à sauver de son petit commerce alimentaire, dévasté par la tempête.
Comme elle, Thomas Higgins craint les pillages et installe des panneaux de bois pour remplacer tout un pan de mur de sa maison, détruit en quelques secondes.
«Il faut que j'arrive à fermer la maison d'une manière ou d'une autre. J'ai beaucoup de belles choses et d'objets de valeur à l'intérieur et je veux les protéger. Tout le monde sait ce qui se passe la nuit dans ces cas-là si on ne prend pas soin de sa maison», dit-il.
Beaucoup, comme cet habitant de Tuscaloosa, se souviennent des scènes de pillage qui avaient suivi le passage de l'ouragan Katrina à La Nouvelle-Orléans en 2005. «N'approchez pas ou je vous tire dessus», a-t-il écrit sur une pancarte près de sa maison.
Le gouverneur a promis qu'il renforcerait la sécurité à Tuscaloosa et appelé le gouvernement fédéral à renforcer la présence de la Garde nationale.
Mais certains n'ont plus rien à perdre, à l'instar de Macolee Muhammad, qui vivait à quelque 80 km de là. «Une tornade est arrivée juste au-dessus de ma maison. J'ai essayé de sortir, mais le vent secouait si fort la porte de la salle de bains que j'ai dû m'agripper pour rester à l'intérieur», a-t-il raconté sur CNN. «Toutes mes photos sont parties, tout ce que ma mère m'avait donné. Tout s'est envolé, tout. Il ne me reste plus rien».
Les tornades ont été parmi les plus violentes depuis des années aux États-Unis: la ville de Smithville, dans le Mississippi, a été balayée par une tornade de catégorie F5, très rarement observée et caractérisée par des vents allant jusqu'à 330 km/h.
Le record du plus grand nombre de tornades enregistrées au cours d'une période de 24 heures remontait jusqu'ici à 1974, avec 148. Mais plus de 160 ont été décomptées mercredi, sans que ce chiffre n'ait pour l'instant été confirmé.
Si le bilan des morts de cette semaine continue de s'alourdir, il pourrait finalement n'être dépassé aux États-Unis que par celui de la tornade géante de 1925, qui avait fait 747 morts.
Source : Cyberpresse
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