Dans un proche futur, il y aura deux humanités distinctes, une humanité formée de deux clans, adeptes chacun d’une idéologie parvenue au statut de « religions ». Il s’agira alors de choisir dans quel camps on se battera… Car il y aura nécessairement opposition entre ces deux camps. L’humanité sera alors divisée entre « Terrans » et « Cosmiste »
LA THÉORIE CYBER-FUTURISTE D’HUGO DE GARIS
« Terrans contre Cosmistes »
La guerre de l’intelligence artificielle aura-t-elle lieu?
Pour Hugo de Garis, chercheur à l’A.T.R. de Kyoto au Japon, le cerveau artificiel sera bien plus intelligent que le nôtre. Et d’ici cinquante, à cent ans, la planète se divisera alors en deux camps : les « cosmistes », qui se réjouiront de la création de cerveaux artificiels capable de rivaliser puis de surpasser ceux des hommes; et les « terrans », qui, eux, craindront que l’on considère un jour les ordinateurs comme des êtres supérieurs…
L’opposition ne sera donc pas entre les ordinateurs et les hommes mais bien entre les hommes eux-même...
Hugo de Garis a lui-même construit un cerveau doté de 75 millions de neurones artificiels. La machine du professeur britannique a la particularité d’évoluer elle-même! Au sens darwinien du terme, bien sûr… Icic, les connexions se font toutes seules entre les neurones, comme les branches d’un arbre qui poussent.
Dernièrement, il quittait le Japon un temps, pour aller travailler au Starlab de Bruxelles où il créa un autre machine prodigieuse celle-ci pourvue de 100 millions de neurones artificiels. Son but est d’arriver à un cerveau doté de 1 milliard de neurones artificiels.
« Avec les nouveaux progrès qui ont été faits dans le domaine des nanotechnologies, nous seront bientôt capable d’imiter le cerveau biologique », explique-t-il.
« Puis ce sera ensuite l’ère de l’embryologie artificielle ! Comme un bébé qui, lorsqu’il commence sa vie avec une seule cellule, en possède 100 000 milliards neuf mois plus tard, nous saurons bientôt appliquer ce principe d’auto-assemblage d’embryogénétique aux ordinateurs… », continu de préciser le professeur de Garis…
Il faut aussi se rappeler de la déclaration choc de Kevin Warwick, célèbre chercheur dans le domaine de l’intelligence artificielle, qui avait dit ceci : « Les machines seront bientôt beaucoup plus intelligente que nous. C’est pour cela que nous devons devenir des cyborg, des hommes-ordinateurs, pour profiter de leur puissance. C’est notre seule chance, car je ne crois pas que stopper la recherche en ce sens soit réaliste. »
LE “POSTHUMANISME”
Introduction
Lors de nos dernières publications nous avons tenté de parcourir en vrac les perspectives positives et plus sombres de la transhumanisation. À travers des faits d'actualité et de veille technologique, nous avons rapidement soulevé un grief dans le concept de posthumanité…
Alors que l'on peut présenter ce phénomène comme étant un évènement auquel l'humanité doit se préparer de pied ferme en mettant en garde la population des nombreuses et éventuelles dérives, on peut aussi, comme certains, s'accaparer cette philosophie pour la fondre dans un esprit sectaire, mélange de fausses promesses mystiques et de positivisme.
Pour rappel, on considère que la posthumanité commencera réellement lorsque qu’aura lieu « l’inexorable émergence », ou la « convergence ultime » (abordée par Kurzweil) entre robotique, nanotechnologie et biotechnologie.
À ce moment, l’évolution artificielle prendra la place de l’évolution biologique, la vie "nano-électronique" aura supplanté "la vie chimique".
Certaines prédictions basées essentiellement sur la loi de Moore et ses dérivés, placent généralement les premières réussites dans ce domaine pour l’an 2020. Des gens comme le mathématicien Théodore Kaczynski (Unabomber) ont tenté de freiner les progrès en publiant le déjà-célèbre « manifeste contre la société industrielle » et en assassinant des scientifiques, particulièrement des informaticiens.
Le phénomène est non-négligeable, Bill Joy, directeur scientifique chez Sun, dont un de ses amis a perdu un œil et une partie de la main droite à cause d’un colis piégé de Kaczinsky, a été choqué en lisant le manifeste de ce dernier, il ne faisait pas, jusque là, particulièrement attention aux problèmes éthiques entourant sa discipline. Depuis il conseille de fortement limiter la recherche en ingénierie génétique et nanotechnologie, deux disciplines qui pousseront la production d'objets, de plus en plus intelligents, par autoréplication.
Petites Précisions...
Maintenant, nous allons nous concentrer sur certaines questions clés… Nous allons d’abord introduire l’inutilité des questions post humaines….
En fait, les perspectives sont trop gigantesques pour que l'on commence à se perdre dans les prédictions. Nous vous introduirons donc d’abord aux penseurs, initiateurs, promoteurs et philosophies (certains parlent déjà de nouvelles religions) du Point Omega et de la Singularité, ainsi que des prédictions amusantes de Hugo de Garis en guise d'exemple.
Pour nous humains, l’important est de savoir comment se passera la transition, la transhumanisation, trouver les idées permettant qu’elle se déroule le plus délicatement possible d’ici les 30 prochaines années. La question de savoir ce qu’il se passera après ne sera déjà plus de notre ressort, ces problèmes seront ceux des intelligences de seconde génération.
Après la singularité ?
L'intelligence et les techniques humaines arrivent à doubler les capacités de calcul des machines tous les 18 mois. Si cette maîtrise des techniques est accordée aux machines, à un "chercheur artificiel", on entre alors dans un phénomène d'emballement qui nous conduit vers une singularité de l'histoire, on arrive dans une sorte de monde où chaque génération est remplacée par une nouvelle espèce beaucoup plus intelligente, qui nous conduirait jusqu'au plus profond des limites de la physique, dans une spirale (post) exp(n)-humaine, chaque génération se trouverait confrontée à la question de son remplacement par une espèce plus intelligente, jusqu'aux limites du stockage de l'information dans notre Univers, jusqu'à la picotechnologie s'il le faut, jusqu'à la corde, il est difficilement concevable de déterminer ce qu'il pourrait se passer ensuite.
Les nanotechnologies permettraient de construire n'importe quelle molécule à partir de n'importe quel déchet, plus besoin de matières premières, plus rien n'est précieux, le capitalisme a disparu, et a laissé place à un collectivisme global, mondial et évident, contrôlé peut-être par une intelligence collective.
Donc, apparemment, le capitalisme n'était qu'un vecteur de développement rapide en vue de franchir la singularité, il était le meilleur système possible pour provoquer rapidement les progrès de la technique….
Mais on peut aussi imaginer un capitalisme, une économie liquide, basée uniquement sur l'information, qui deviendrait la nouvelle monnaie, une économie de l'esprit, dans une société de l'esprit, dans une époque que Moravec appelle le "Mind Age"?!
Une fois la victoire contre la mort assurée, il ne resterait plus qu'à s'attaquer à l'Univers, se lancer dans des macros-techniques, forger l'espace et le temps, les étoiles et les planètes et faire de l'Univers, un cerveau géant, le dieu. Dieu non pas à l'origine, mais à la fin des temps, voilà ce qu'on apelle la théorie du Point Omega, introduite par Frank Tipler. Rien ne sert vraiment de s'y attarder, elle ressemble juste à une religion inversée, si dieu n'était pas là au départ pour nous lancer, il sera au moins là pour nous accueillir, nous allons le créer, avec son intelligence suprême du futur lointain, sa mémoire et sa capacité de calcul infinie, chacun sera enfermé dans sa simulation parfaite, le bonheur total et éternel, un paradis permanent. Mais même dieu n'est pas immortel, puisque l'Univers aura aussi sa propre mort, à moins que notre pouvoir soit suffisant même pour compresser et stabiliser l'Univers entier, d'enrayer l'énergie sombre et l'extension. Éviter le froid, éviter la mort, éviter la fin des temps.
Voilà...
Dès que l'on raisonne trop loin, voilà à quoi on arrive, des suppositions plus que farfelues, nous nous contenterons donc dorénavant de ne plus entrevoir ce qui peut se passer au delà de la Singularité.
Les problèmes de l'après "transcendance", de l'après "singularité" nous sont totalement étrangers, c'est une nouvelle phase, une nouvelle ère, nous ne sommes pas du tout concernés, ce sera le travail des super-intelligences. Une chose est certaine, la Singularité aura lieu au cours du 21eme siècle, et peut nous pousser que dans 2 attracteurs : l'auto-destruction ou la transcendance.
La vie existe sans aucun doute sur plusieurs planètes dans l'Univers, les planètes qui n'ont pas subi trop de chocs climatiques, d'astéroïdes géantes, ont sans doute vu l'émergence d'une civilisation intelligente, qui a développé des techniques, la probabilité est déjà plus faible. La grande question est de savoir si une telle société a plus de chance de s'auto-détruire que d'atteindre la transcendance.
À notre humble avis, nous pensons que la probabilité d'atteindre la transcendance doit être du même ordre que celle qu'un spermatozoïde lambda arrive à s'introduire dans un ovule.
La nature est très cruelle, pour que la vie apparaisse, il faut un Univers aux lois physiques stables, se trouver dans un système solaire plus moins stable, sur une planète qui doit déjà avoir une très bonne configuration par rapport à une étoile, de là, il faut pas mal de chance pour en arriver à une civilisation, et il faut encore plus de chance pour que cette civilisation ne se désintègre pas elle-même.
Notre seul soucis en tant qu'humain est donc d'y arriver, de gagner la partie, de parvenir à passer le cap de la transcendence, histoire que nos pauvres ancêtres ne soient pas trop morts pour rien, si vous cherchez un but à votre vie, le voilà, quel que soit votre orientation professionnelle, voici la première oeuvre collective globale. Hugo de Garis vous encouragerait à choisir votre camp, dans son vocabulaire un peu particulier.
Les partisans "cosmistes" veulent voir apparaître les "artilects", individus améliorés et supérieures en tout point à leurs parents biologiques. Les "terrans" conservateurs veulent empêcher à tout prix l'apparition de ces créatures. Malheureusement, avec le système capitalisme, on ne peut pas vraiment arrêter le progrès, les "terrans" ont déjà perdu avant même qu'on leur ai vraiment donné un nom standardisé.
BOSTROM vs FUKUYAMA
Dernièrement on a pu voir une petite guerre entre Francis Fukuyama et Nick Bostrom….
Fukuyama (le même qui a décrété la fin de l'histoire après la chute de l’empire soviétique, que le dernier homme sera celui de la vision idéologique américaine, le même qui fait parti des conseillers de Bush) a parlé dans un article récent du transhumanisme comme étant les pires idées du 21eme siècle.
Bostrom, philosophe d'Oxford et fondateur de la « World Transhumanism Association » (réseau mondial d'échanges entre chercheurs, étudiants et professeurs d'université, prônant l'utilisation éthique de la technologie pour accroître les capacités humaines) dans un article de septembre 2004 (TRANSHUMANISM: THE WORLDS MOST DANGEROUS IDEA?) a répondu à ces attaques. Un humain peut-il améliorer sa durée de vie, inhiber ses émotions, se modifier, selon son propre vouloir ? Est-ce que l'on peut empêcher ça ?
Aux États-Unis, en tout cas, les bioconservateurs, généralement républicains convaincus, ont dressé un agenda visant à prendre des mesures pour empêcher tout humain d'améliorer ses capacités biologiques…
Bostrom se demande ce qu'il y a de si gênant à authoriser un individu à s'auto-modifier. Fukuyama n'a pas maché ses mots :“transhumanists are just about the last group that I’d like to see live forever”. Il estime que l'être humain, son essence originel, la couleur de sa peau, son intelligence, ses traits, sont la base même du système libéral. Les lois, la politique et l'économie, ne sont pas compatibles avec les libertés individuelles, avec l'égalité des chances. Fukuyama fait donc un raccourci assez douteux : Les idées transhumanistes mettraient en péril le système capitaliste et l'égalité des hommes. Bostrom a démoli ces arguments assez facilement, le fait d'améliorer sa mémoire, de changer d'apparence, d'augmenter sa durée de vie, de contrôler ses émotions, de se rajouter des fonctions, ne remet pas en cause les principes moraux de l'individu et donc n'empêche pas de continuer à défendre les idéaux d'égalité.
Dans cette petite guerre, personne n'a eu vraiment le soin de poser la bonne question : Est-ce que le système capitalisme est-il le meilleur pour accueillir les progrès de la transhumanisation ?
Il n'est en tout cas pas difficile d'imaginer que ces progrès technologiques ne vont en aucun cas améliorer les fractures sociales (15% de la population dispose des 4/5 du PIB mondial et cette différence s'accentue au fil du temps), en plus d'être riches, les familles aisées vivront plus longtemps et seront même plus intelligentes.
De notre côté, nous croyons que la posthumanité va accentuer les inégalités, mais on ne peut pas empêcher un humain de s'améliorer, si on veut se prétendre être en démocratie, voilà toute la problématique de la situation, le quasi-paradoxe.
Fukuyama, devenu la tête de proue de l’intelligentsia anti-technologique, a écrit aussi un livre où il fustige les progrès et conseille de vite imposer des lois pour empêcher toute dérive vers la posthumanité.
L’erreur de Fukuyama est de se concentrer beaucoup trop sur les biotechnologies, et en oublie l’informatique et la nano-technologie, qui ouvrent des perspectives bien plus grandes (la nano-technologie permettra de reconfigurer un cerveau neurone par neurone, de créer des ordinateurs surpuissants, de créer des nanos-robots anticorps en médecine, de créer des matériaux de types nouveaux...). On peut aussi raisonner comme Eliezer Yudkowsky, et se concentrer pleinement, sans se soucier des conséquences, de la convergence ultime, ou comme il l’appelle : la « Singularité ».
Faudrait-il encore y arriver à cette singularité rétorquera Jacques Blamont ! Les États-Unis, avec leur politique de puissance, ont toutes les cartes en main pour être la première nation a posséder les outils permettant de franchir le cap. L'Europe avec sa lâcheté, son manque de cohérence en matière de défense et de recherche et développement a tout l'air d'être condamnée à devenir un chiot des USA.
Blamont prédit un monde divisé en deux, l'Occident et le reste du monde, un reste du monde s'engouffrant dans la guerilla, la netwar, la fabrication illicite d'armes.
À ça, il rajoute les maladies, l'environnement défaillant. La situation mondiale actuelle est le plus mauvais nid possible pour y voir éclore une quelconque posthumanité!
L'humanité avait le choix entre se modifier et évoluer ou s'auto-détruire. Blamont nous promet l'apocalypse… La Singularité devient trou noir pour Blamont. Voilà quelque chose d'assez troublant.
PLUTÔT VERS UNE INTELLIGENCE GLOBALE?
Comme la découverte de l'anesthétisie, des vaccins, de la greffe d'organe, Bostrom nous dit que le transhumanisme est la conséquence logique et inévitable des progrès des techniques.
Toute société un tant soit peu intelligente et cultivée y est confrontée tôt ou tard. Notre système économique, en période d'instabilité et de guerre, pousse les technologies à émerger. Quand elles sont là, il est assez obligatoire de s'en servir.
Nous en arrivons là à notre dépendance aux technologies, n'avons-nous pas déjà créer un système où les machines nous dominent ?
Nous le disons d'entrée de jeu : la réponse est oui !
La loi de Gabor nous dit clairement : "Tout ce qui est possible sera nécessairement réalisé", l'individu influencé par la compétition économique, sociale régnant dans son milieu, se verra obligé de devenir un "usager" ou un "technicien" de l'objet, voir même un scientifique élaborant une théorie "pure", mais qui se verra tôt ou tard déclinée en une technologie.
L'"objet", la création humaine, a en quelque sorte, une vie propre, en dehors de la vie de chacun, on peut interpréter une vie humaine comme étant un vecteur de transmission, de développement de l'objet. L'objet survit à l'individu. L'humain a créé des activités dites artificielles (l'économie selon Herbert Simon est une activité artificielle, un système qui en s'ajustant par rapport à des paramètres internes et externes produit des comportements adaptatifs appropriés), une fois de plus, ces systèmes artificiels, ces systèmes auto-adaptatifs, survivent aux individus.
Une solution serait donc de considérer l'humain non comme un individu, mais comme faisant parti d’un "super-organisme", doté d'une "conscience supérieure"…
Le concept de technologie pourrait être ainsi considéré comme étant au centre de l'activité humaine, même l'économie est au service du progrès technologique. Le confort de chacun, l'éthique entourant l'usage de tel ou tel technique, ne serait qu'illusion, les objets se multiplient, et au final, le "super-organisme" que l'on peut appeler "humanité" continue à réaliser son dessein : peupler l'environnement de réseaux d'objets immortels. De manière générale, l'individualisme est une illusion.
Dernière grande création humaine en date, internet, sujet d'étude quasi infini. De plus en plus de scientifiques prétendent que nous sommes en pleine méta-mutation, qu'internet va devenir un super-organisme virtuel. Chaque individu apportant sa pièce à l'édifice.
Certaines agences ont essayé de maitriser "la bête", avec des projets du type d'espionnage massif "Echelon", les militaires ont compris l'importance de ce réseau qui s'étendra bientôt à tous les objets (la nouvelle norme IP permettra de donner une adresse IP à tous les objets de la Terre, de la voiture au micro-onde), et qui sera, via le téléphone portable, présent constament sur ("dans") chaque être humain. Internet tendra progressivement vers l'état d'une super-intelligence globale, une base primordiale d'un Univers, une espèce d'univers de l'information où les consciences humaines finiraient par s'accorder ; voilà qui résonne bien avec les nouvelles théories cosmologiques qui voient en l'information et la conscience les véritables briques de l'Univers matériel.
REFERENCES :
Dominique Lecourt. "Humain Post Humain". Presses Universitaires de France. 2003.
Jean-Paul Baquiast. "Conscience primaire et conscience supérieure dans les super-organismes". 2004.
Valentin F. Turchin. "The phenomenon of man : a cybernetic approach to human evolution". 1977.
Herbert A. Simon. "Les sciences de l'artificiel" (3eme édition). Folio Essais. 1996.
Jacques Blamont. "Introduction au siècle des menaces". 2004.
Theodore Kaczinsky. "Le manifeste contre la société industrielle". http://www.unabombertrial.com
Francis Fukuyama. "Our Posthuman Future: Consequences of the Biotechnology Revolution". London, Profile Books. (2002)
Eliezer S. Yudkowsky. "Scruter la Singularité". http://yudkowsky.net/singularity.html
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