lundi 11 octobre 2010
GAZ DE SCHISTE UN DOSSIER CHAUD!
Le sous-sol de plusieurs régions du Québec recèle du gaz de schiste, une forme de gaz naturel qu'on commence à peine à savoir exploiter. Plusieurs entreprises ont obtenu des permis d'exploration tout le long de la vallée du Saint-Laurent, un territoire où se concentrent entre autres la majorité des exploitations agricoles du Québec.
La prospection se fait surtout dans les régions du Centre-du-Québec, de Chaudière-Appalaches et de la Montérégie. Mais plusieurs questions demeurent, notamment :
· Quels seront les impacts environnementaux de cette exploitation?
· Quelles seront les retombées économiques éventuelles de ces projets?
Face aux préoccupations de la population, le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) a reçu du gouvernement le mandat suivant :
· proposer un cadre de développement pour les gaz de schiste, en tenant compte des populations, de l'environnement et des autres secteurs d'activité sur le territoire;
· proposer des orientations pour le développement sécuritaire de cette industrie;
· s'adjoindre des experts scientifiques pour évaluer les enjeux liés à son mandat.
De nombreux observateurs considèrent toutefois que ce mandat est insuffisant et que le BAPE devrait se pencher aussi sur les aspects socioéconomiques et sanitaires de cette exploitation.
ENTENTE AVEC LES PRODUCTEURS AGRICOLES
Gaz Métro et l'Union des producteurs agricoles (UPA) se sont entendus au sujet du passage d'un pipeline dans Lotbinière. Ce pipeline devant transporter du gaz de schiste traversera les terres de 28 propriétaires agricoles et forestiers.
Les résultats des négociations entre Gaz Métro et l'UPA ont été présentés jeudi soir à une vingtaine de fermiers touchés par le passage du gazoduc sur leurs terres.
Selon l'entente conclue, les propriétaires recevront une compensation d'environ 10 000 $ chacun, en fonction de la taille de leur terrain.
En contrepartie, l'exploitation du sol sera limitée. Les propriétaires devront demander la permission de Gaz Métro pour effectuer certains travaux sur leurs terres, comme aménager un sentier de véhicule tout-terrain ou entreposer du bois au-dessus du gazoduc.
Pierre Lemieux, vice-président de l'Union des producteurs agricoles
Le vice-président de l'UPA, Pierre Lemieux, estime que dans les circonstances, l'Union a obtenu tout ce qu'elle pouvait. Pierre Lemieux croit que les négociations individuelles qui seraient entreprises par les producteurs ne parviendraient pas à un aussi bon résultat. « On leur dit : "Vous êtes mieux de signer cette entente-là parce que ne pas la signer, ça vous met quelque part éventuellement dans une démarche de négociation individuelle et s'il n'y a pas d'entente, éventuellement, c'est une expropriation" », mentionne M. Lemieux.
Les propriétaires présents se sont montrés satisfaits de l'entente. « C'est une bonne entente, monétairement, pour tout le monde », dit l'un d'eux.
Ils comptent néanmoins connaître les détails de l'entente pour chacun d'entre eux avant de décider s'ils la signeront ou non.
Pour sa part, André Bélisle, de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) qualifie d'expropriation l'entente intervenue. « Oui, ils avaient le droit d'exproprier les gens qui n'étaient pas d'accord, alors rendus là, qu'est-ce que les gens font? Ils se disent : "Quitte à tout perdre, j'aime autant gagner un peu d'argent même si je suis contre ce dossier-là." Ça, c'est l'absurdité de la situation dans laquelle on est », dit-il.
Les fermiers et propriétaires forestiers de Lotbinière qui seront touchés par le passage du pipeline ont jusqu'au 5 novembre pour signer l'entente négociée par l'UPA.
S'ils refusent, la législation permet à Gaz Métro de procéder à une forme d'expropriation des terres, ce que l'entreprise dit souhaiter éviter.
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