samedi 8 mai 2010
MARÉE de la MORT
L'explosion de la plate-forme pétrolière dans le golfe du Mexique pourrait avoir de lourdes conséquences.
Si la fuite n'est pas colmatée, "il pourrait s'agir de l'une des plus graves marées noires de l'histoire américaine", a d'ores à déjà prévenu l'amiral Mary Landry, qui supervise les opérations.
(au moment où je rédigeais ces lignes, j'apprend, au nouvelle du soir, que l'on a remonter la fameuse cloche qui devait bouchonner la fuite!!! - alors; maintenant on peut dire que BP est dans un sale pétrin!!!)
(Encore une fois : Bravo pour BP! Big Pollueur! Les exploitants des industries pétrolière sont les premiers assassins de l'écosystème! On leur doit déjà un monde plus gris, plus morne, plus déprimant, un environnement souillé, intoxiqué, malade... Un monde qui roule en voiture, mais un monde qui court à sa perte!)
DÉSASTRE ÉCOLOGIQUE SANS PRÉCÉDENT
Article de : Rosa Moussaoui
La gigantesque marée noire qui se répand dans le golfe du Mexique et qui souille les côtes de la Louisiane et menace l’Alabama, le Mississippi et la Floride, est devenu le théâtre d’une catastrophe écologique majeure depuis le naufrage, le 22 avril, d’une plate-forme pétrolière, « Deepwater Horizon », exploitée par British Petroleum…
Un désastre plus grave encore que celui provoqué, en 1989, par l’échouement du pétrolier Exxon Valdez sur les côtes de l’Alaska !
Alors que la gigantesque marée noire a déjà atteint les côtes de Louisiane et menace celles du Mississippi, de l’Alabama et de la Floride, deux nouvelles fuites ont été découvertes, samedi, dans l’une des colonnes endommagées de la plate-forme.
« Si la colonne montante se détériore encore plus, le flot pourrait devenir incontrôlé et libérer un volume d’une magnitude supérieure à ce que l’on pensait auparavant », alerte un rapport confidentiel de la « National Oceanic Atmospheric Administration » ; cité par la presse américaine.
Si ce sinistre scénario se confirmait, le volume de pétrole qui s’échappe chaque jour du puits (800 000 litres) pourrait être multiplié par dix et compliquer les opérations de colmatage, déjà délicates. Pour des raisons de sécurité, deux autres plates-formes pétrolières ont dû suspendre leurs opérations. L’une d’elles a même été évacuée.
Le gouvernement fédéral, qui a décrété la marée noire « catastrophe nationale », a mobilisé plusieurs milliers de fonctionnaires et déployé 300 bateaux et avions pour tenter d’endiguer la nappe de pétrole, sur laquelle sont répandus des produits chimiques dispersants.
Aux abords des côtes, des barrages flottants ont été déployés. Visée par des plaintes, accusée par les autorités de Louisiane de ne pas se mobiliser suffisamment, BP promet de son côté d’assumer « toute la responsabilité » de son inexcusable négligence. Serment bien dérisoire face à l’ampleur du désastre écologique et économique annoncé.
« Cela pourrait devenir un cauchemar », s’alarme Mark Floegel, un responsable de Greenpeace présent en Louisiane, où le marais côtier, touché dès jeudi dernier, abrite une importante zone de nidification pour des oiseaux venus de tout le continent. Dans cette région qui concentre des écosystèmes riches et fragiles, tortues, dauphins et cachalots sont eux aussi menacés. Comme les huîtres, crabes, crevettes ou larves de poissons rejoignant les zones de frai.
ÉCOSYSTÈME MENACÉ
La gigantesque marée noire qui touche le Golfe du Mexique, au sud des États-Unis, porte un nouveau coup dur à un écosystème unique, déjà fragilisé par des décennies d'activités humaines et de bouleversements naturels.
Vaste étendue d'eau de 1,6 million de kilomètres carrés, le Golfe abrite marais et récifs coralliens, pêcheries commerciales et de loisir et des centaines d'espèces sauvages, dont certaines sont en voie de disparition. La marée noire provoquée par l'explosion d'une plate-forme pétrolière au large de la Louisiane menace les sources d'alimentation de nombreux animaux et les marais où ils se reproduisent.
Il est trop tôt pour évaluer les dégâts que pourraient subir cet écosystème et les animaux. Trente tortues marines ont été retrouvées sur les plages du Mississippi ces derniers jours, mais des analyses réalisées sur cinq d'entre elles n'ont pas permis d'établir que le pétrole était à l'origine de leur mort.
Reste que les biologistes qui étudient les oiseaux et les poissons dans la région sont inquiets. La nappe pourrait notamment frapper Gulfport (Mississippi), qui abrite plusieurs milliers de petites sternes, un oiseau menacé d'extinction.
Jusqu'à 5000 dauphins pourraient mettre bas dans la zone de la nappe de pétrole, selon Moby Solangi, directeur de l'Institut pour les études sur les mammifères marins à Gulfport.
« Durant la saison des naissances, ils vont vers des eaux moins profondes pour offrir une protection à leurs petits », explique-t-il. Et de prédire : « Les dauphins vont entrer dans la nappe par simple curiosité. »
Larry Schweiger, président de la Fédération nationale de la faune et de la flore, a fait état lundi d'un grand nombre de méduses mortes sur le rivage d'une île à l'embouchure du Mississippi. Une situation inhabituelle, selon lui, même si «on voit parfois des méduses mortes quand il y a des vents violents».
Autre motif d'inquiétude: les jeunes crevettes, qui sont un maillon essentiel de la chaîne alimentaire marine, se préparent à quitter les estuaires pour migrer vers la mer «au milieu du pétrole dérivant vers le rivage», souligne Chris Dorsett, de l'organisation « Ocean Conservancy », basée à Austin, au Texas.
La tortue de Kemp, une espèce menacée d'extinction, fait son nid uniquement sur les plages du Texas et du Mexique, dans le Golfe. «Sa population entière se trouve dans le Golfe du Mexique aujourd'hui», souligne Larry Crowder, biologiste à l'université Duke.
« Si les choses tournent vraiment mal » pour cette tortue marine, « elle pourrait disparaître ».
Surnommé «la Méditerranée des Amériques», le Golfe est le seul endroit dans l'Atlantique Ouest où se reproduit le thon rouge. Sa partie s'étendant entre la Louisiane et la Floride constitue l'un des « habitats marins les plus variés biologiquement du pays », note Bill Hawkins, directeur du Laboratoire de recherche côtière du Golfe, à Ocean Springs.
Parmi les animaux menacés de disparition vivant dans le Golfe, on recense cinq espèces de tortues marines et sept de baleines. Les pêcheries de la région sont parmi les plus productives au monde grâce à des eaux riches en poissons et fruits de mer.
Malgré sa richesse écologique, le Golfe voit son état se dégrader depuis des années. Les rejets agricoles charriés par le Mississippi sont à l'origine d'une «zone morte» de 20 000 km2, qui se forme chaque année au large de la Louisiane et du Texas. Peu d'animaux aquatiques peuvent survivre dans ces zones, très pauvres en oxygène.
La pression de la pêche a provoqué une baisse des stocks de poissons, et le littoral perd en moyenne 65.000km2 de zones humides par an à cause de l'érosion due aux cyclones et à la construction de digues anti-inondations.
L'Administration nationale pour l'océan et l'atmosphère (NOAA) estime que les côtes de Louisiane pourraient reculer jusqu'à 53 kilomètres à l'intérieur des terres d'ici 2040 à cause de la réduction de ces zones humides, qui jouent un rôle crucial pour la reproduction et l'alimentation de nombreuses espèces marines.
Reportage (AFP) qui relate l’événement :
PLUS DE 600 ESPÈCES MENACÉES!
La nappe de pétrole, qui a la taille d'un petit pays (200 km de long, 110 de large), a déjà touché jeudi la presqu'île formée par le delta du Mississippi en Louisiane et menace désormais des dizaines de km de côtes jusqu'à la Floride.
Selon les biologistes et autres experts de la faune et de la flore océanique, plus de 600 espèces animales, en particulier le pélican brun et une tortue des mers déjà en danger, sont menacées par la nappe de pétrole qui s'étend dans le golfe du Mexique, après l'explosion d'une plate-forme pétrolière exploitée par BP, ont affirmé des experts.
134 espèces d'oiseaux au total sont menacées, de même que 445 espèces de poissons, 45 mammifères et 32 reptiles et amphibiens --alligators, grenouilles et serpents des mers--, selon les autorités du « Département de la Vie Sauvage et des Pêches de Louisiane ».
La migration d'une tortue des mers, celle dite « Kemp'Ridley » (une espèce déjà très en danger), qui avait commencé, a été stoppée par la nappe de pétrole.
Le grand dauphin, le lamantin et différentes baleines risquent aussi d'être affectés de même que les coyotes, renards et ratons laveurs dont les habitats pourraient être pollués.
Enfin, nombre d'espèces de poissons et crustacés dans cette région où l'industrie de la pêche est très développée, sont menacées.
Parmi les 600 espèces animales en danger on retrouve, entre autre, le pélican brun, symbole de la Louisiane!
Les biologistes ont des craintes, parce que nous nous trouvons à l’époque particulière de la ponte des oeufs pour le pélican brun et parce qu’ils pourraient ingérer des poissons contaminés par le pétrole. C’est aussi le cas pour le pluvier, le sterne royal ou le bécasseau et bien d’autres espèces, a déclaré le biologiste Robert Lover.
Depuis 30 ans, les catastrophes se multiplient, alors qu'il suffirait d'investir dans des techniques modernes pour prévenir de tels accidents et surtout éviter de telles implantations dangereuses, en dépendant moins du pétrole grâce aux économies d'énergie et à l'utilisation massive d’énergies douces
Évidemment, toute la biodiversité exceptionnelle de la région est désormais menacée…
Entre autre :
- Le thon rouge de l’Atlantique nord : présent dans le golfe du Mexique, leur saison de reproduction s’étend de mi-avril à mi-juin. Cette espèce est déjà gravement menacée.
thon rouge
- Les tortues de mer : la zone affectée abrite 5 des 7 espèces de tortues marines. La tortue de Kemp est l’espèce de tortue la plus menacé au monde, et l’une des ses deux routes migratoires principales passe par le sud du Mississipi. La tortue caouanne, elle aussi en voie de régression, séjourne dans les eaux du golfe entre mai et octobre.
tortue cacouane de la Louisiane
- Les requins : partout dans le monde, les espèces de requin sont en déclin. Les nappes de pétrole sont déjà très proches des îles Chandeleur (situées à la pointe sud de la Louisiane et faisant partie d’une réserve écologique).
Ces îles sont entourées de prairies sous-marines particulièrement appréciées par plusieurs espèces de requins, qui viennent s’y alimenter ou s’y reproduire (c’est d’ailleurs le début de la saison de reproduction pour les requins dans le golfe du Mexique). Le requin-baleine, le plus gros poisson du monde, s’alimente du plancton présent à la surface de l’eau, et pourrait donc lui aussi être affecté.
requin baleine (espèce très menacée - en voie de disparaitre)
- Les mammifères marins : baleines, dauphins et les marsouins. La marée noire présente un risque immédiat pour les mammifères marins, qui ont besoin de remonter à la surface pour respirer. Si la nappe de pétrole constitue un grave danger en elle-même, les toxines qu’elle dégage dans l’air sont aussi une menace à prendre au sérieux. Un groupe de cachalots évoluant habituellement dans la zone touchée par la nappe d’hydrocarbure pourrait donc être en danger, ainsi que des dauphins, des baleines et des marsouins.
marsoin échoué
- Pélican bruns : oiseau emblématique de la Louisiane, le pélican se réfugie dans les îles barrières et se nourrit à proximité des rivages. Cet oiseau a été retiré de la liste des espèces en voie de disparition seulement l’année dernière : sa population a été décimée par les ouragans et tempêtes qui ont ravagées la région. Son taux de reproduction est très faible. La saison de reproduction vient de commencer, et la nappe de pétrole est une menace très sérieuse pour les œufs en incubation.
pélican brun
- Oiseaux de rivage migrateurs et oiseaux nidificateurs : le surdéveloppement des
fronts de mer le long du littoral de la Floride au Texas a rendu la vie difficile à plusieurs espèces de pluviers, de bécasseaux, de sternes, et d’huîtriers. Ceux qui construisent leurs nids au sol et se nourrissent d’invertébrés risquent d’être exposés au pétrole qui s’étalera sur les plages. Certains oiseaux de rivage migrateurs traversent pratiquement tout l’hémisphère occidental : ils se reposent sur les îles-barrières du golfe du Mexique avant de poursuivre leur voyage.
- Passereaux migratoires : fauvettes, loriots, bruants, gobe-mouches, hirondelles, etc... Environ 96 espèces de passereaux des tropiques effectuent un voyage de 800 km, sans escale, à travers le golfe du Mexique. Au cours des deux prochaines semaines, la saison migratoire battra son plein alors que ces oiseaux partiront d’Amérique centrale et du Sud vers l’Amérique du Nord, pour se reproduire. Les fumées dégagées par les nappes de pétrole, qui ont été mises en feu pour tenter de contenir leur avancée, pourraient fortement perturber leur migration, bien que ce type d’impact reste très difficile à évaluer.
- Huîtres, crabes bleus, crevettes : particulièrement nombreux dans les zones marécageuses de la région. Un petit poisson, appelé Menhaden, constitue une ressource importante pour la région : son huile et sa chaire entrent dans la composition de nombreux produits, allant des cosmétiques aux aliments pour animaux. La nappe de pétrole risque d’arriver sur les côtes lorsque le Menhaden est en saison de reproduction.
écrevisse rouge de la Louisiane
N.B. : Oh ! Et en passant : Onze personnes sont toujours portées disparues!!!
RAZ-LE-BOL
ASSEZ : C’EST ASSEZ!
Nous avons tous été choqués par ces images: une monstrueuse marée noire répand 800 000 litres de pétrole brut chaque jour dans le Golfe du Mexique.
Avant cette catastrophe, le Président Obama et les leaders du Congrès américain avaient prévu d'étendre l'exploitation pétrolière offshore. Aujourd'hui, la marée noire fait changer l'agenda politique -- et offre au plus grand pollueur climatique de l'histoire l'opportunité de changer de cap, du pétrole vers les énergies renouvelables.
C'est dans ce genre de situation, quand les dirigeants doivent prendre de grandes décisions, qu'un appel mondial peut peser dans la balance. Signez la pétition demandant aux États-Unis d'arrêter l'exploitation pétrolière offshore et d'investir à la place dans les énergies propres et renouvelables -- le nombre de signatures sera peint sur une gigantesque banderole suspendue à proximité du Capitole - siège du Congrès - à Washington la semaine prochaine!
Les conséquences de cette marée noire sont catastrophiques pour l'environnement et les habitants du Golfe du Mexique . Le pétrole a déjà atteint les côtes, contaminant des sanctuaires pour la faune, en particulier les oiseaux. Les autorités craignent tellement que la marée noire ait un impact dramatique en atteignant les terres qu'elles préfèrent mettre le feu au Golfe pour brûler le plus de pétrole brut possible.
Pendant ce temps, l'industrie des énergies fossiles engrange des profits faramineux. La société BP, qui possède la plate forme pétrolière qui a explosé, a plus que doublé ses profits en début d'année avec un total de 6,1 milliards de dollars au premier trimestre 2010.
Depuis des années, le monde attend que les États-Unis agissent pour le climat. Mais l'emprise du 'lobby du carbone' sur Washington est telle que l'extraction pétrolière a progressé au détriment d'un véritable investissement dans les énergies propres et respectueuses de l'environnement. Il est temps que cela change -- le Sénateur de Floride Bill Nelson a déjà présenté un projet de loi visant à abroger le plan d'expansion de l'extraction pétrolière offshore.
Soutenons cet effort en déversant une vague d'indignation venue du monde entier. Signez la pétition appelant le Président Obama et le Congrès américain à stopper l'exploitation pétrolière offshore, pour que les États-Unis et le monde mettent le cap vers les énergies renouvelables.
Source :www.avaaz.org
Information pour cette pétition recueillie par « Terre de Zomes »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire