samedi 29 mai 2010
BP = BIG POLLUEUR
Les tentatives ratées de BP
La dernière tentative de colmatage de la fuite de pétrole à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique est un échec, a annoncé aujourd'hui le groupe pétrolier BP, en ajoutant qu'il allait se tourner vers une nouvelle méthode pour mettre fin à la fuite.
"Après trois jours entiers de tentative, nous avons été dans l'incapacité de contenir la fuite", a déclaré l'officier directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles, lors d'un point de presse. "Nous avons décidé de nous tourner vers une nouvelle option" pour tenter de colmater la fuite, a-t-il ajouté.
Un porte-parole du géant pétrolier britannique, Robert Wine, avait indiqué plus tôt que le résultat de l'opération en cours pourrait être connu dimanche. L'opération, hautement délicate et sans précédent à cette profondeur (1.500 mètres), consistait à envoyer dans le puits un mélange d'eau et de matières solides. Une fois le flux de pétrole stoppé grâce à cette "boue", il s'agissait de cimenter la source.
BP, qui exploitait la plateforme dont le naufrage le 22 avril a provoqué la catastrophe, a également injecté des débris pour faciliter le colmatage. Le pétrole s'est répandu dans le golfe à un rythme de 2 à 3 millions de litres par jour depuis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon, selon des experts mandatés par l'administration américaine.
BP avait demandé plus tôt samedi de la "patience" aux Américains suspendus à sa tentative de colmatage. Le groupe est soumis à une forte pression de la part de l'opinion publique américaine et de l'administration Obama, hantée par le désastre politique qu'avait entraîné l'inertie du gouvernement Bush face au cyclone Katrina en 2005, dans la même région.
Le président Barack Obama s'est rendu vendredi en Louisiane (sud), l'État le plus touché par la marée noire. Il a annoncé à cette occasion le "triplement des effectifs" déployés dans les régions côtières touchées.
"Je suis ici pour vous dire que vous n'êtes pas seuls", a-t-il lancé aux habitants. "On ne vous abandonnera pas, on ne vous laissera pas tomber", a assuré Barack Obama, qui s'est rendu sur une plage à Port Fourchon où il a constaté par lui-même la présence de billes de goudron.
La catastrophe est d'ores et déjà considérée comme la plus grave marée noire jamais survenue aux États-Unis et chaque nouvelle journée apporte son lot d'images de rivages souillés, d'animaux englués.
Les dégâts sont particulièrement importants dans certains marais, comme à Pass-a-Loutre (Louisiane). "Ici, il n'y a rien. Tout est presque mort", constate Angelina Freeman, une scientifique travaillant sur l'impact de la marée noire.
Quelque 20.000 personnes participent aux opérations visant à endiguer la marée noire. Lors de son intervention en Louisiane vendredi, Barack Obama a promis de nouveaux barrages anti-pétrole.
La lutte contre la marée noire implique également l'usage -controversé- de dispersants dont 3,3 millions de litres ont été répandus jusqu'à présent. L'Agence américaine de l'Environnement (EPA) a néanmoins indiqué que BP utilisait désormais moins de produits chimiques pour disperser le pétrole.
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