lundi 28 juin 2010

SOMMET G20 DE TORONTO












Les manifestations violentes rivalisaient avec des questions lourdes comme l'économie mondiale dans les manchettes des journaux internationaux de dimanche qui traitaient du Sommet du G20.

Les rues de Toronto sont devenues un champ de bataille, a écrit le New York Daily News.

















«Violence et le vandalisme secouent Toronto», déclarait une manchette de CNN.

En Angleterre, des médias consacraient des articles entiers aux actes de violence. Le Daily Mail, notamment, ajoutait une photo d'une voiture de police en flammes. L'article mentionnait à quel point les gestes violents ont été posés près des chefs de gouvernement mais ajoutait aussi un commentaire du maire David Miller rappelant que «ce n'est pas cela ça Toronto».

L'agence Reuters, basée en Grande-Bretagne, se concentrait sur la présence policière dans certains de ses articles tout en relevant une violence surprenante dans les rues habituellement tranquilles de Toronto.














Le Guardian faisait des événements violents la principale nouvelle internationale de son site internet et commentait l'arrestation de Jesse Rosenfeld, un journaliste canadien associé à la publication, écrivant que, selon des témoins, il aurait été frappé à coups de poing par la police.

















En Inde, les médias qui s'étaient jusque-là appliqués sur le travail de leur propre dirigeant, se sont mis à consacrer beaucoup d'espace au désordre urbain. Le Hindu a parlé d'une ville ressemblant à un Etat policier.

Le Times of India a par ailleurs rappelé que le Canada a dépensé un milliard de dollars en mesures de sécurité pour en arriver là.

La Chinese Xinhua News Agency s'est elle aussi demandée à quel point ce Sommet était sécuritaire compte tenu de la note salée.
Ce qui est arrivé samedi laisse planer plusieurs incertitudes sur la sécurité, a-t-on écrit.

Le meilleur résumé est peut-être venu du Die Tageszeitung, en Allemagne, qui a écrit que si cette réunion a été un peu décevante pour les leaders mondiaux, étant donné leurs désaccords et le peu de résultats obtenus, pour la police de Toronto, ce fut un désastre total.

Le journal allemand ajoute que le Canada doit s'attendre à un débat majeur sur les mesures de sécurité...
















LA CLAC est OUTRÉE
Source : Lia Lévesque; La Presse CanadienneMontréal















La Convergence des luttes anticapitalistes, la CLAC, affirme que lors du sommet du G20 à Toronto, les policiers ont carrément procédé à du «kidnapping», de l'intimidation et du harcèlement.
«Les policiers se sont montrés coupables d'entrée par effraction sans mandat, de profilage, d'intimidation, de harcèlement, de kidnapping, d'usage démesuré de la force», écrit la CLAC dans son communiqué.

Lors d'une conférence de presse, lundi à Montréal, au lendemain du sommet du G20, des porte-parole de la CLAC ont tracé un parallèle entre les 900 arrestations «politiques» des sommets du G8 et du G20 et celles qui ont eu cours lors de la crise d'octobre, en 1970.
Leur communiqué mentionne qu'il y avait eu trois fois moins d'arrestations lors de la crise d'octobre. A l'époque, des intellectuels, des chansonniers, des poètes avaient été arrêtés pour leurs opinions sociales et politiques, parfois à leur domicile.

«On est là pour s'exprimer. Les bris qu'il y a eus à Toronto, je m'excuse mais ce ne sont que des bris matériels, des bris qui ont été commis envers des commerces, peut-être des multinationales, des voitures de police peut-être, des banques aussi, mais c'est justement à ces symboles du capitalisme-là qu'on s'en prend», a lancé Danie Royer, coporte-parole de la CLAC.
Les porte-parole n'ont pas voulu se dissocier des actes de vandalisme qui ont été perpétrés par certains manifestants, comme l'incendie de voitures de patrouille ou le bris de vitrines.
«Nous, on a une approche de respect et de diversité des tactiques. On respecte que les gens aient toutes sortes de moyens d'action pour s'exprimer. On respecte aussi le fait que les gens soient en colère, surtout dans un contexte de sommet comme ça, où on a vraiment paralysé la ville de Toronto, on a mis les gens dehors, on a encouragé les gens à partir. Pour nous, c'est du vandalisme contre certains commerces qui sont responsables de choses beaucoup plus graves, de morts dans le monde, de pollution, qui poussent des gens au crédit au suicide. Pour nous, ce n'est pas que c'est anodin, mais c'est symbolique et ce n'est pas quelque chose qui se compare avec la violence généralisée dans notre monde qu'on a actuellement», a expliqué l'autre coporte-parole de la CLAC, Mathieu Francoeur.

Un des communiqués remis à la presse, émanant du «centre de médias indépendants du G20» compare le comportement de la police de Toronto «à la façon d'agir des armées d'occupation d'Afghanistan, d'Irak ou de Palestine».

Selon Mme Royer, 450 personnes avaient pris l'autobus avec le groupe, de Montréal vers Toronto, vendredi dernier et seulement 125 étaient du voyage du retour. Elle ignore ce qu'il est advenu des 300 autres. La police a fait état de 70 Québécois parmi les plus de 900 manifestants arrêtés.

La coporte-parole de la CLAC a accusé les policiers d'avoir fait du «profilage» contre les Québécois francophones.

«Tous ceux qui étaient dans la rue et qui parlaient français ou qui avaient une plaque du Québec étaient arrêtés sans justification», a soutenu en anglais Mme Royer.
Le regroupement parle de répression «jamais vue dans l'histoire du Canada».
La CLAC annonce d'ailleurs une manifestation à Montréal, jeudi à midi, au Carré Philips, en soutien à la cause et aux «camarades» arrêtés puis relâchés, ou encore détenus à Toronto.

La CLAC se décrit comme un réseau de groupes et d'individus qui s'intéressent aux droits des immigrants, aux droits des femmes, qui proviennent du mouvement communautaire ou qui s'opposent au capitalisme.

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